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tfï Ce qu'il a imaginé couvre cependant quelque vérité qu'il sera toujours assez difficile de débrouiller. Les dessins inacbe- vés dont il parle, et ce Charretier froissé et espaulti soubsson ruiné charriot, qu'il décrit d'une manière si pittoresque, manquent en effet dans la première édition, et parurent dans la quatrième. Comment peut-on expliquer qu'il les ait vus, el que pourtant on n'ait pu les joindre à la publication dont il composait le texte? Il faut supposer peut-être que cet au- !eur, homme de lettres au service des libraires de l'escu de Coloigne, chargé par eux de négocier avec Holbein, a été trouver l'artiste en Angleterre, lui a demandé ses dessins, les a attendus longtemps, a quitté Londres avant de les avoir vu achever, el de retour à Lyon, voulant décrire du moins ce qu'il n'avait pu emporter, a eu recours à celle idée de îa mort qui rentrait naturellement dans son sujet (1). Cette conjecture, qui peul sembler fort hasardée au pre- mier aspect, va se changer peut-être en certitude. Il est, en effet, un homme de lettres, ami d'Holbein, qui était à Lon- dres en 1535, qui séjourna à Lyon depuis 1536 jusqu'en 1538, el qui, dans ses ouvrages, attribue clairement les images delà mort au peintre de Bâle. Nicolas Bourbon (Borbonius), dont on voit le portrait crayonné de la main d'Holbein dans le recueil de John Cham- bcrlaine, était né en 1503, a Vandœuvres près de Langres. Fils d'un riche maître de forges, il se fit de bonne heure un nom dans les lettres en publiant un petit poème latin sur la métallurgie. Pouvant mener, grâce à sa fortune, une exis- tence indépendante, il passa sa vie à faire de longs voyages et de petits vers pour solliciter les faveurs des grands person- ( i) Il existe une preuve assez convaincante qne l'auteur de la dédicace n'avait pas sous les yeux ces dessins inachevés lorsqu'il les décrivait. On pourra voir par la gravure 40 de la publication, que ce n'est pas le charretier, mais le < hrva! qui est/ro/.v.î^ et esfmiUi soubs le rumt': cl/cirriot.