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« ment joyeuse. » S'il faut prendre à la lettre ce texte pu-
blié en 1538(1), comme l'auteur des dessins qu'il accom-
pagne était mort à cette époque, et qu'Holbein est mort
seulement en 1554, il n'y a pas de doute que cet auteur et
Holbein ne soient deux personnes tout—à—fait différentes.
   Quelque hésitation que j'éprouve à contredire l'opinion
d'un homme aussi judicieux qu'est 31. Leber, je ne peux con-
sidérer comme sérieux le passage sur lequel il s'appuie. Le
ton dont la dédicace entière est conçue fait assez voir que
l'auteur se propose d'éblouir le lecteur par l'agrément de ses
imagas et de ses pensées; et je juge qu'il a cru donner une
preuve bien frappante du pouvoir de la Mort, en montrant
le peintre de ses triomphes tombé déjà lui-même sous ses
coups. C'est ainsi que le peintre de la Danse des Morts
de Berne, Nicolas Emanucl, s'était représenté frappé par la
Mort, et avait mis au-dessous de ce tableau, deux quatrains
allemands dont voici la traduction latine. La Mort disait :

             (iunctoruni in mûris piclis c\ aile fleuris,
             Tu quoque décèdes : elsi hoc \ i \ leinpore credes.


   Le peintre répondait :

             En lil.i un: credo, Dcus, hoc dùm sorte reeedo.
             Mors rapiat nie; (e, rcliquos sociosque valelc.


   Holbein avait vu, sans contredit, la Hanse des Morts de
Berne, qu'il semble en maints endroits avoir imitée; il avait
pu être frappé de l'épisode du peintre, et en parler à l'é-
crivain chargé de lui faire les honneurs de la publicité. Mais
je ne veux pas dire que cet écrivain ne fût capable de trou-
ver tout seul aussi bien.

  (i) TNous avons eu soin de joindre la dédicace loiil entière de l'édilion de
i5'tSI à noire édition pour l'appeler autant qu'il a été en nous le li\re original.