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•ii !> nier siècle, Chrétien de Méehel, ayant entrepris de reproduire sur cuivre l'œuvre entière d'Holbein, commença sa publica- tion par une imitation nouvelle et de nouveau altérée de ces anciennes images, qu'il regardait comme l'ouvrage le plus important de son auteur. La tradition était dès lors si puis- sante qu'elle allait même à faire donner le nom d'Holbein à la plupart des Danses des Morts peintes en Allemagne, depuis le cimetière de Bille jusqu'il l'église de Lubeck. Cepen- dant de nos jours on a opposé à ce témoignage de la renom- mée des objections qui méritent un sérieux examen. L'une des gravures de l'ouvrage attribué h Holbcin, celle qui représente la Duchesse éveillée, dans son sommeil, par l'archet de la Mort, porte, au bas du lit, un chiffre H-L, qu'Holbein n'a jamais employés et qui ne saurait être le sien. Mais ce chiffre appartient-il au dessinateur, ou bien seule- ment au graveur? On peut juger, par ce que pratiquent encore aujourd'hui les graveurs sur bois, qu'ils ont toujours eu l'habitude de mettre leur marque à leurs ouvrages. Une fois fois qu'on admet que le monogramme II-L peut apparte- nir à l'interprète du crayon d'Holbein, il ne reste plus qu'il chercher quel est le nom auquel il s'applique. Un graveur vivait précisément à Bà le, au commencement du xvi c siècle, qui donnait ce signe à ses œuvres. Il s'appelait Hans Lulzen- berger, ou Leuczclberger (1), cl portail le surnom de Franck. Il est connu par quelques copies d'Albert Durer, et par une sorte d'ouvrages alors fort à la mode, qui consistait en des alphabets formés de danses de paysans et de danses des morts, et destinés à fournir des initiales ornées aux beaux livres de l'époque. 11 est probable qu'Holbein abandonna le soin de graver ses dessins à cet artiste, avec lequel il avait sans doute des relations. M. Brulliol a remarqué qu'une gravure repré- (r) Voyez le IMetionnuire des Monoijmmmes, de Brulliol.