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438 mission de défendre sa mémoire, si elle était outragée, ont gardé le silence; puisqu'enfin le journal le Rhône, dans son numéro du 19 avril dernier, ayant reproduit l'article bio- graphique, cet article est, jusqu'à présent, demeuré sans réfutation. Or, que lisons-nous dans l'ouvrage de l'éditeur Michaud ? IS'ous y lisons que Claude Martin arriva dans l'Inde avec le malheureux comte de Lally;que, lorsqu'en 175G, les Anglais vinrent mettre le siège devant Pondichôry, Martin passa à l'ennemi, c'est-à -dire, qu'il commit l'action la plus infâme dont la vie d'un soldat, et surtout d'un soldat français, puisse être souillée. Et qui peut savoir si Martin ne coopéra pas à la prise et au sac de cette place? Toujours est-il qu'il se distingua dans les rangs ennemis et fut successivement élevé aux grades de sous-lieutenant et de capitaine par les gouver- neurs anglais de Madras et de Calcutta. Le nabab d'Aoude, ajoute le biographe, fit de Martin son confident, son conseiller intime ; il devint presque gouver- neur de Lucknow, et les honneurs ne suffisant point cepen- dant à notre déserteur, il joignit, aux largesses du prince, la vente, à haut prix, delà faveur dont il jouissait et, de plus, il devint usurier. Et quelle usure, grands dieux! Douze pour cent comme gardien temporaire des objets précieux que, dans des moments de trouble, on confiait à sa puissance ! Que l'on s'étonne maintenant de la prodigieuse fortune amassée par le major-général Martin, coupable, à la fois, de désertion, d'exaction et d'usure! II fallut, cependant, se séparer de ses richesses. Un tes- tament fut rédigé, acte singulier, observe encore le biogra- phe, dans lequel on remarque les sentiments d'un homme qui s'occupe beaucoup de ce que la postérité pensera de lui. Le général tourne alors les yeux vers sa terre natale, ...Ditlrcs morkns reuiiiiisiiua Arijim,