page suivante »
4-29 Je me tus à ces mots ; toutes deux à la fois Applaudirent mes vers des mains et de la voix. Ma cousine me dit : « Allons, la paix est faite ; « Tu peux te relever, ô mon gentil poète. « Mais apprends-nous le nom de l'heureuse beauté « Pour qui ton jeune coeur, comme un cygne, a chanté. « Nous ne trahirons pas ton amoureux mystère, « Et moi je te promets un baiser pour salaire. « Que ne suis-je un instant cet objet de tes feux ! « Au lieu d'un seul baiser, je t'en donnerais deux, » Ces propos me rendant un peu de hardiesse, Je lui montrai son nom toufau haut de ma pièce: Après quoi je lui pris par deux fois un baiser, Que son front rougissant ne put pas refuser. Nousrentrâmes~alors, mais sans plus'rien nous dire, Ma cousine rêvait, moi j'étais en délire. Devant trop de bonheur notre sommeil s'enfuit, Et je ne dormis pas de toute cette nuit. F. PONSARD.