page suivante »
426 Un jour elles étaient dans la grande prairie, Un vieux saule abritait leur folle causerie ; C'était dans le printemps, et pendant que leurs cœurs Se disaient leurs secrets, leurs mains tressaient des fleurs. Moi, je vins aussi là , cherchant la solitude. Je sentais une ardente et vague inquiétude ; Des désirs inconnus tourmentaient mes quinze ans, Et, pour se dilater, appelaient l'air des champs. Peut-être avais-je aussi la pensée indiscrète D'épier ma cousine au sein de sa retraite. J'avançai tout auprès, et puis le cou tendu, Respirant doucement de peur d'être entendu, J'écoutai les propos de leur gai tête-à -tête. « Quel sera ton danseur pour la prochaine fêle, » Demandait Claire? Alors l'une et l'autre, tout bas, Se dirent quelques mots que je n'entendis pas. Las d'écouter en vain, pour punir leur mystère, Je fis entre elles deux pleuvoir un peu de terre. Ma cousine aussitôt se lève en s'ôcriant, Et moitié courroucée, et moitié souriant, D'une voix qui tremblait : « Ah ! méchant ! me dit-elle, « Tu viens de nous causer une frayeur mortelle. larcin à celle Sieure ! de montrer le jeune homme amoureux sous l'auteur de Lucrèce. Ces vers sont presque inédits, car, ainsi que nous récrivait le modeste directeur delà Revue de Vienne, cette Revue a passé ici-has timide etinapereue, eL pourtant, ajoutait-l-il, avec mie juste fierté, elle poi tailles germes d'un des bons poètes de l'époque. La même Revue présente plusieurs autres pièces de M . Pon- sard, et il est dans toutes certaines portions qui décèlent, une intelligente étude de l'antique, même en des sujets nouveaux.