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388 plus haut degré la persévérance infatigable des anciens, et la force d'embrasser louies les richesses du monde (1). » Ce qui distingue, en effet, Hegel, c'est la puissance organisa- trice de la pensée. Aux deux termes de Fichte, Schelling en ajouta un troi- sième, l'absolu. La forme de l'absolu, c'est l'identité absolue, A = A, qui exprime à la fois l'identité de la pensée et de l'existence. Chez Fichte, cette formule représentait l'état du moi pur, du moi antérieur à sa position absolue; ici, elle re- présente l'état de l'absolu qui demeure identique à lui-même au milieu des deux termes opposés, qui est « l'identité de l'identité et de la non-identité. » La proposition A = A ne veut pas dire que A est sujet, ou prédicat, mais seulement que l'identité est l'un et l'autre, ou plutôt qu'elle est entière- ment indépendante de A comme sujet, et de A comme pré- dicat. Ici, le point de départ n'est pas le moi, mais la nature. Toutes les lois, bien qu'elles se trouvent dans le moi, doivent être envisagées comme des lois objectives. La raison n'est pas un principe subjectif. Il n'y a rien en dehors de la r a i - son, et tout est en elle. Plus on pénètre dans la nature, plus on réduit tout à une seule force, à un seul principe, la rai- son. On doit se représenter la nature ou l'absolu, comme illimité. C'est l'infini qui précède tout être fini et tout devenir, mais qui ne peut être entièrement représenté dans aucune chose finie. L'essence de l'infini consiste dans l'activité infinie, qui n'est ni sujet ni objet, mais qui produit l'un et l'autre. L'activité infinie ne peutêtrereprésentéenonplus que la nature. Mais une activité infinie doit produire infiniment. La nature étant en même temps activité infinie, et produit infini, doit apparaître comme ayant un nombre infini de déterminations ; et c'est sur cela que repose la naissance de tout être fini et du (r) Préface au droit naturel d'Hegel,