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même temps qu'il se le représente. D'après Ivanl, la diversité
de la matière de l'intuition doit être donnée par l'expérience
avant que la synthèse de l'entendement n'ait lieu, et indé-
pendamment de cette synthèse. Pour Fichle, l'acte de la syn-
thèse et la matière se produisent simultanément. Ici, les
catégories ne sont plus de simples règles ou formes de l'en-
tendement; celui-ci n'est plus une faculté, pour ainsi dire,
morte et passive qui ne produit rien par lui-même, et qui ne
fait qu'unir et coordonner la matière qui lui est fournie par
l'intuition externe, mais il crée et pense son objet, actif et
passif, un et multiple à la fois. Moi je suis moi (A = A iden-
tité absolue), et dans cette position spontanée et primitive du
moi se trouve non seulement la nécessité de la forme, mais
aussi le contenu , l'être du moi. Le moi est comme il se
pose, et se pose comme il est. Mais par cela même qu'il se
pose, il pose en même temps une limite, la réalité, l'objet
(—A n'est pas ^ A), car il ne peut pas se poser infiniment.
Enfin, il revient sur lui-même en vertu de sa propre activité,
et il produit ainsi la conscience, la réflexion et la pensée, d'où
l'autre principe. Le moi se pose comme il se pense, et se
pense comme il se pose.
   Bien que Fichte ait conservé à sa théorie le nom de crili-
cisme, il est aisé de voir que son point de vue n'est plus celui
de Kant. Car il ne part plus comme Kant d'une analyse préa-
lable de la faculté de connaître, ni comme Reinhold d'un
synthétisme critique primitif entre la connaissance et l'être,
non pas à titre d'une unité ontologique, mais d'un fait logi-
que et psychologique; ou comme Bardili. d'une troisième
substance, un être absolu et identique qui n'est ni sujet ni
objet, mais qui est l'élément commun de tous les deux, sa-
voir la pensée; mais il pose le moi, comme force unique et
absolue, produisant par son activité infinie le phénomène et