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tion, à compléter son organisation intérieure. Une des m e -
sures les plus importantes qu'il prit dans ce but, fut de faire
rédiger les procès-verbaux de ses séances jour par jour.
Ces procès-vérbaux qui ont été conservés et embrassent une
période de près de quatre siècles (de 1416 à 1789), forment
aujourd'hui la plus curieuse histoire particulière qu'il soit
possible d'étudier. Malheureusement elle ne peut être d'au-
cune utilité pour nos recherches, car elle ne commence
qu'à partir du moment où toutes les révolutions municipales
étaient accomplies; on y trouve seulement le récit de quel-
ques émeutes sans influence sur la forme du gouvernement,
qui se conserva tel quel jusqu'à Henri IV (1).


  ( i ) Il est certain qu'on ne peul former ([lie des conjectures sur la pre-
mière forme de la commune de Lyon. T.es documents manquent complète-
ment. J'admets en grande       partie l'hypothèse   de   M. Bernard, mais je la
crois inexacte sur quelques points essentiels.
  J ' a i aussi pensé, et je suis bien aise de voir cette opinion partagée par
M. Bernard, que la revendication que les citoyens de Lyon firent de leurs
libertés municipales, au X I I I e siècle, ne fut que le rappel d'anciennes fran-
chises dont le souvenir était encore vivant. Je crois avoir donné des preuves
positives de ce point de notre histoire dans un travail destiné à paraître
dans Lyon ancien et moderne.
  Mais si, au fond, les Lyonnais n'avaient cessé de jouir de certains droits de
bourgeoisie, l'organisation extérieure, qui devait être la garantie de ces
droits, s'était peu à peu fondue dans l'extension du pouvoir des archevêques.
Tout se réduisait à certaines traditions, à des coutumes qui protégeaient les
citoyens dans leurs personnes et dans leurs biens. Ce fut la violation de
ces coutumes qui entraîna la guerre civile.
  La lutte entre les citoyens et la seigneurie ecclésiastique ne se manifesta
que sous le pontificat de Renaud de Forez. Voici pourquoi : Les Lyonnais
avaient jusqu'alors vécu en parfaite intelligence avec, leurs archevêques, à
l'élection desquels ils concourraient, et les avaient soutenus contre les com-
tes de Forez, qui prenaient le titre et revendiquaient l'autorité de comtes
de Lyon. La maison de Forez obtint, par l'intrusion de Renaud sur le siège
archiépiscopal, ce qu'elle n'avait pu gagner par les armes. Renaud partagea