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 comte de Forez, les habitants se révoltèrent dans les premières
 années du XIII e siècle. Ils chassèrent de la ville du confluent
 presque uniquement habitée par les gens de commerce, tous
 les agents de l'autorité ecclésiastique, élurent cinquante ci-
 toyens pour diriger les affaires de la communauté, et or-
 ganisèrent une milice bourgeoise pour la défendre. « On fil
 de tous les corps des métiers, dit Ménestrier, des compagnies
 distinguées par leurs étendarts ou pennons, dont elles furent
nommées pennonage, et ces pennons étaient gardés dans la
chapelle Saint-Jacques, vulgairement dite Saint-Jacquème,
 proche l'église Saint-Nizier. On assigna à chacun de ces
corps des capitaines et d'autres officiers pour les conduire
et pour leur faire prendre les armes ; et ces officiers prê-
tèrent serment entre les mains des Cinquante. » Pour que
l'organisation de la commune fut complète, les citoyens fi-
rent placer une cloche ou beffroi dans une des tours du pont
de Saône dont ils s'étaient emparés, et firent fabriquer un
sceau portant cette légende : Sigillum commune universitatis
et communitatis Lugduni. Ce sceau représentait le pont de
Saône tel qu'il était alors, c'est-à-dire flanqué de tours aux
deux extrémités. Au milieu était figuré une croix portant
une fleur de lis au centre des croisillons, et une autre à
gauche.
   En plaçant ce signe dans les armes de la Commune, les
citoyens avaient voulu montrer qu'ils mettaient cette dernière
sous la protection des rois de France. Ces princes, en effet,
s'étaient montrés favorables aux institutions de ce genre,
établies déjà dans plusieurs villes; ils s'étaient empressés, sous
prétexte de défendre les intérêts populaires, de s'immiscer dans
l'administration des seigneurs, leurs vassaux, dont ils n'avaient
guère reçu jusque-là que des hommages, souvent même r e -
fusés. Les archevêques de Lyon étaient particulièrement dans
ce cas. Ils se disaient feudataires de l'empire pour n'avoir