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                                     dut)

de Lamartinière. Là, le major Martin sera chez lai, et rien
de mieux que d'apprendre à vénérer le fondateur d'une ins-
titution à ceux qui en jouissent. Mais sa statue sur une
place publique, c'est tout autre chose. Cet honneur ne doit
être accordé qu'aux hommes qui se sont illustrés par d'êmi-
nents services rendus au pays, ou par des œuvres de génie,
leur statue alors est un utile enseignement pour tous, un
stimulant de chaque jour pour les générations à venir.
    Or, quel enseignement public apporterait parmi nous la
statue du général Martin (l). A l'heure de la mort, voulant
expier peut-être les erreurs de sa vie, il lègue à sa patrie
plusieurs millions et jette les bases d'un établissement pour
l'instruction de la classe ouvrière. Certes, cette dernière pensée
est belle en elle-même, mais devons-nous les honneurs de
la place publique à tous ceux qui n'ont pour litre qu'un
noble emploi de leur fortune à leur dernière heure? Ne serait-
ce point là un précédent fâcheux, une prime donnée aux
plus riches testaments faits en faveur de la cité?
   — Le modèle de la statue de Jean Klêberger sera dans
peu de jour coloré en bronze et placé sur le rocher qui doit
recevoir plus tard la statue définitive. La commission nommée
pour juger l'œuvre de M. Lepind a, dit-on, demandé ces
deux conditions avant d'exprimer son sentiment. La Com-
mission nous semble en celle circonstance se retrancher der-
rière l'opinion publique et la presse, ces deux grandes voix
qui ne manqueront pas de se faire entendre et de dire tout
haut leur opinion, si MM. de la Commission n'ont osé dire
la leur que tout bas. Toute complaisance serait ici coupable;
les hommes passent, les statues restent, et avec elles le dédain
ou l'admiration, selon qu'elles font naître l'un ou l'autre.

  (i) Nous renvoyons, pour de plus amples détails, à Parlicle que nous avons
publié sur le major-général Martin, dans le tome XIV de cette Revue, pag. a î o .