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303 est marquée par la note dont l'émissio' en voix blanche exige dans le larynx la même hauteur que pour le sombrer. Le chant sombré s'exerce dans une étendue bien plus grande chez le ténor que chez la basse-taille ; sa limite du côté des sons graves est donc beaucoup moins reculée que celle de la voix blanche, mais ce qui caractériseessentiellement le sombrer, c'est moins son étendue que sa force et son timbre spécial : ainsi, un baryton qui, à son aide, croirait se transformer en ténor serait dans l'erreur. Le sombrer ne change point le re- gistre naturel de la voix, mais, lui donnant plus de puissance, et ne se prononçant qu'à partir d'un certain point, il servira d'autant plus à un chanteur que le diapason de son organe sera naturellement plus élevé : il est d'un grand secours, d'un effet prodigieux pour quelques ténors, pour notre exemple favori, pour Duprez, tandis que chez les basses-tailles il ne participe qu'à l'émission de trois ou quatre tons, les plus aigus de leur registre. La force spéciale que le sombrer donne à la voix est fréquemment un avantage ; mais, comme elle s'augmente à mesure que le ton s'élève, il pourrait en résulter dans l'émission des notes très hautes quelques inconvénients, une fatigue extrême que les chanteurs parviennent à éviter par un artifice dont ils usent, à la vérité, toujours d'une manière purement instinctive : celte méthode, nous la dési- gnerons sous le nom de sombrer mixte; son mécanisme est plus facile à saisir qu'à bien exprimer, il se forme en combinant entre elles la voix sombrée et la voix blanche ; l'effet vocal qui résulte de celte fusion ayant la force de la première el l'éclat de la seconde, devient pour l'art une heureuse conquête. Il est employé aujourd'hui avec avantage par les chanteurs lorsqu'ils veulent filer une note élevée, ils ont soin de la ter- miner de celle manière. Une des qualités les plus précieuses de la voix sombrée pour les artistes est de corriger un timbre quelquefois désagréable de certaines voix blanches. Il est des