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292 réformées ; on ajouta qu'il avait été arrêté et même exécuté. 11 revint cependant à Lyon paisiblement, après une absence de quelques mois. Bientôt les mesures annoncées contre les Protestants lui rendirent insupportable un plus long séjour en France. Voici ce que raconte à ce sujet l'abbé Laurent- Josse Le Clerc , alors directeur du Séminaire de Saint- Irénée : « Jacques Spon éloil le meilleur ami que du Four eût à Lyon, et il y avoit entre eux un commerce qui n'est pas des plus ordinaires. Spon communiquoit ses lumières à du Four, et lui prètoil sa plume, en le dirigeant dans ses ouvrages ; et du Four, de son côté, lui fournissoit d'assez grands secours d'argent. Un peu avant la révocation de l'édit de Nantes, ils prirent leurs mesures pour sortir ensemble du royaume. Du Four, auquel il ne restoit plus qu'une fille mariée à un riche marchand de Genève, trouva le moyen de mettre la plupart de ses effets à couvert. La veille de leur départ, vers le mois de septembre 1685, ils soupèrent ensemble, et du Four, chez qui se faisoit le repas, y invita M. Roman (prêtre et bénéficier dans l'abbaye de l'Ile-Barbe), de qui je tiens tout ceci. Ce dernier étoit encore jeune, mais déjà dans le goût des médailles. Ils lui firent présent de quelques médailles et de quelques livres qui en traitent, sans cependant lui rien communiquer de leur fuite. Ils prirent leur chemin par Dijon, revinrenl à Bourg, et puis, après avoir traversé la Bresse et le Bugey, ils se rendirent à Vevay. Peu après leur arrivée, du Four y mourut, et Spon s'y trouva dénué de tout. Il écrivit de là à un célèbre médecin de Lyon, qui lui fit tou- cher trente pisloles. Elles ne durèrent pas longtemps, et Spon, accablé de chagrin dans sa misère, se fit transporter à l'hôpital où il mourut le 25 décembre 1685 (1). » J. Spon était membre de l'Académie des Ricovrati de Padoue. On trouve quelques lettres de lui dans le Journal des (1) Le Clerc, Bibliothèque du Richelct, art. Du l'outs.