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Eetwe ttjédtvale* MOLIÈRE A CUÂMBORD, PAR M. AUGUSTE DESPORTES. Un recueil destiné à seconder, à Lyon, le mouvement littéraire et artis- tique, ne pouvait pas laisser le théâtre en dehors de ses appréciations ; nous l'avons senti, et désormais la Revue donnera ses jugements sur les ou- vrages représentés sur nos deux scènes, et sur la direction imprimée dans notre ville à l'art dramatique. Comme on doit le penser, le caractère sé- rieux de la Revue et son mode de publicité ne nous permettront pas de descendre à ce sujet dans d'aussi minces détails que les feuilles quotidiennes ; nous tâcherons de compenser par l'élévation de notre point de vue, ce qui pourra manquer d'à propos et d'actualité à nos réflexions. Qu'on n'attende donc pas de nous la dissection minutieuse du talent des artistes et des actes de l'Administration. Sur ces questions nous ne pourrons que résumer nos idées en des considérations très générales ; nos études devront se porter avant tout sur les ouvrages eux-mêmes, sur les aliments offerts à ces besoins de plaisirs intellectuels qu'il est si essentiel de favoriser et de diriger au sein d'une population aussi importante que la nôtre, l e goût et le senti- ment moral se touchent de près, ce qu'on fait pour l'un profite à l'autre ; aucune branche des arts n'est futile, et, dans chacune, la critique peut rendre d'éminents services à la cause des vérités sociales. Tel sera notre but, con- forme à la gravité de cette publication. Nous devrons nous occuper surtout des pièces jouées sur le plus populaire de nos théâtres ; c'est là que les nouveautés se succèdent le plus rapidement, c'est là qu'il importe le plus de combattre les œuvres vicieuses par le fond et par la forme. Nos classes induslrielles lisent peu, c'est par le théâtre surtout qu'elles communiquent avec le monde de la littérature et des arts. Comment le théâtre de notre temps agit-il sur les mœurs publiques, c'est là une question qui ne se ré- soudrait peut-être pas à l'avantage de nos écrivains ? Nous la soulèverons