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  Ce prince est maintenant tout à fait sans ressource
  Et loge, comme on dit, le diable dans sa bourse.
                     MOLIÈBE, avec sévérité.
  Parlez plus décemment, Baron, un malheureux
  Est un objet sacré pour tout cœur généreux.
  Trop souvent à railler ton esprit s'abandonne...
         (Avec bonté).
  Sois simple et bon. Voyons, que veux-tu que je donne?
                            BARON.
  Quatre pisloles.
                           MOLIÈRE.
                     Hé ! c'est bien peu que cela.
(Lui remettant une bourse). (Lui remettant une seconde bourse)
  Quatre pistoles, soit, de ma part; mais voilà
  Vingt pistoles en sus : ce sera de la tienne.
  Entre frères il faut [qu'en frère on se soutienne.
  Un acteur dans la foule est seul et sans appui ;
  Un préjugé se place entre le monde et lui.
  L'avenir nous fera d'autres destins, j'espère :
  Nos jours seront meilleurs, l'art sera plus prospère ;
  Nous ne formerons plus enfin un peuple à part :
  Des droits communs à tous nous aurons notre part.
  Mais le monde aujourd'hui de ses dédains nous blesse :
  Montrons-lui des vertus pour titres de noblesse,
  Et nous portant sans cesse aux belles actions
  Forçons-le de rougir de ses préventions.
  Oh! sois bon, sois humain, mon enfant : fais en sorte
  Qu'un malheureux jamais d'auprès de toi ne sorte
  Sans être consolé. Mondorge, me dis-tu,
  Sans argent, est de plus fort pauvrement vêtu :
  Eh bien! (C'est un devoir qu'à ton cœur j'abandonne)
  Va dans ma garde-robe et choisis : donne, donne...
  Enfin, pour que nos dons ne puissent l'offenser,
  Préviens-le que j'irai le voir et l'embrasser.