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ItiS proportionnelle des occasions de travail procurées à la m é - tropole par le commerce colonial. Ces occasions de travail sont d'autant plus précieuses qu'elles dépendent presque toutes du monopole commercial que la France s'est réservée vis-à -vis de ses colonies. Plusieurs produils français trouvent, en effet, dans les co- lonies des débouchés privilégiés qu'il leur serait difficile d'obtenir ailleurs. Ainsi, sur la somme de 2,100,000 fr. à la- quelle s'est élevée la valeur des huiles exportées de France, en 1840, les colonies ont reçu à elles seules pour une somme de 1,800,000 fr. C'est une valeur proportionnelle de 85 p . " / " sur le chiffre total des exportations de ce produit. On apprécie plus vivement le prix de ce débouché lorsqu'on vient à réflé- chir que les huiles exportées pour les colonies sont presque toutes demandées à notre ancienne Provence qui, depuis l'hiver de 1789, et plus encore depuis celui de 1820, a tant à souffrir de la concurrence des huiles d'Italie. Le commerce colonial offre à plusieurs autres produils fiançais des occasions de vente aussi favorables et aussi ex- ceptionnelles. En 1830, ce commerce est entré pour 37 p. °/u dans la valeur de l'exporlalion totale des farines françaises, pour 59 p . % dans la valeur de l'exporlation totale des chan- delles, pour 50 p . °/u dans la valeur de l'exportation des viandes salées. L'exportation de quelques autres produils français a aussi éprouvé une remarquable augmentation par l'effet du commerce colonial. Les outils et les objets de la fabrique parisienne exportés pour les colonies ont formé la parité proportionnelle de 12 p . % dans la valeur totale de l'exportation générale de ces produils ; les étoffes de coton et celles de lin, fabriquées en France et exportées aux colonies, sont entrées pour une proportion de 14 p . °/o dans la valeur générale de celle sorle d'exportation. On peut conclure de ces faits que tout décroissement du commerce colonial de la France imposerait aux débouchés offerts par ce commerce à certains produits nationaux une diminution sans compensa-