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126 croit assez volontiers un honnête homme quand il parle de religion , tandis que l'on est rétif devant celui qui en parle avec un ton intéressé, exagéré, ou du moins bas et humain. Robert Arnauld d'Andilly, fils aîné d'Antoine Arnauld, avocat au'Parlement de Paris, et de Catherine Marion, puis frère de l'abbesse de Port-Royal, était à Lyon à la suite de la Cour de France. Il alla entendre la messe de saint François de Sales, trois jours avant sa mort, et communia de sa main. D'Andilly rendit visite au saint prélat, après la messe, et celui-ci lui dit en l'embrassant : « A h ! mon fils, je vous ai reconnu in fraclione panis. » Le 28 décembre 1622, à deux heures après midi, François de Sales fut atteint d'une apoplexie qui l'emporta à huit heures du soir. Il consacra par sa mort la chambre où il logeait; c'est un pieux et touchant souvenir que les révolu- tions nous ont envié. Une inscription rappella quelque temps l'endroit où était située sa maisonnette qui reçut le dernier soupir du saint évoque. On embauma, le 29, le corps de Fran- çois de Sales ; plusieurs personnes gardèrent pieusement des linges imprégnés de son sang. Le "cœur fut reçu dans un bassin d'argent par la Mère de Blonay, qui l'arrosa de ses larmes, et le corps porté ensuite dans la chapelle des Visi- tandines, où le Supérieur des Feuillants prononça une oraison funèbre. Messieurs de la Ville de Lyon et l'intendant de la justice, Jacques Ollier, firent tous leurs efforts pour retenir la dépouille mortelle du saint évéque; mais il avait déclaré, par son testament, vouloir être inhumé dans l'église de la Visitation, à Annecy. Il fallut céder non seulement à la vo- lonté du défunt, mais encore aux ordres du roi de France. Une députation du Clergé d'Annecy, que Janus de Sales, chevalier de Malte, et frère du Saint, accompagna ensuite dans le voyage, étant venue chercher le corps, il fut remis par le curé