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premiers plans occuper trop de place dans sa toile, ou est-il
trop timide parce qu'il voit que d'autres osent trop? Enga-
geons-le à se laisser aller à un sentiment de force qui ne lui
est pas étranger, mais dont il redoute l'usage, à peu près
comme les gens qui ajournent la liberté, de peur de l'anar-
chie.
   M. Servan parut au Salon, l'an dernier, pour la première
fois ; il s'y montre aujourd'hui d'une manière qui fait bien
augurer de son avenir ; les fonds et le ciel de sa vue d'Hyè-
res sont fins de ton; c'est bien la nature de ces arbres tour-
mentés par le vent de mer, el de ces marais salins entourés
d'une végétation sèche et dure, c'est bien l'aspect général,
mais il n'a pas été obtenu sans travail.
   Dans les tableaux de M. Dôsombrage, tout est traité de la
même manière, le ciel, le terrain, les arbres, les fabriques;
tout est terminé, tout est éclairé, rien n'est dans la demi-
teinte. C'est surtout dans sa vue de la jonction du Rhône et
de la Saône, que M. Désombragc a oublié qu'il faut savoir
à propos sacrifier quelques détails pour faire valoir l'ensem-
ble. La vue des Télégraphes manque un peu de profondeur;
néanmoins, ces deux paysages ne sont pas sans mérite.
   Les jolis rebuts d'atelier que les artistes de Paris se per-
mettent de nous envoyer ! Croirait-on que les deux ridicules
toiles, sous les n os 172 et 173, sont de l'auteur du Vengeur,
si son nom au bas ne l'attestait? Et ce Coignet ! le plus dur
el le plus crû de tous les Coignel! Et ce Justin Ouvrié, et
ces Lapito! et tant d'autres!
   M. Bafcop a deux charmants tableaux de genre, VInté-
rim conjugal et le Colporteur; les artistes et la foule s'y por-
tent également.
   Nous avons un Intérieur de M. Rondo ; quelques bons pay-
sages de M. Bouquet, mais inférieurs à ceux de l'an passé;
un beau paysage de M. Lacroix, dans le genre classique, et