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7û l'Orient met constamment sous ses yeux. Les attitudes sont peu cherchées, et les vêtements n'ont que l'importance relative et qui leur appartient; leur exécution était un écueil, si l'on songe aux couleurs vives et éclatantes portées avec amour par les femmes grecques. Son Improvisateur joint à une jolie cou- leur le mérite d'un dessin satisfaisant ; le groupe de gauche est ravissant de pose ; le mouvement des épaules et des jambes de la femme est d'une vérité naïve pleine de charme; on a prétendu que le ton général était trop rouge, mais c'est la nature locale. La fermeté de tons ressort d'autant plus que les personnages se profilent sur le bleu de la mer et du ciel ; mais tout cela est vrai, tous ceux qui ont vu la poétique Pro- cida lui donneront au besoin un certificat d'origine. Les sujets de sainteté sont difficiles à traiter aujourd'hui, et l'on est involontairement imitateur ou copiste des anciens maîtres. 11 ne serait pas impossible de trouver dans le Christ mort de M. Janmot quelques rapprochements de détails com- muns avec nos grands maîtres. Ce qui lui appartient en pro- pre, c'est la tête du Christ qui est d'une bonne facture, quoiqu'assez peu Israélite. Le corps est faiblement dessiné, l'étude anatomique nulle, le système musculaire du torse et des jambes surtout n'est pas assez étudié ; les genoux sont restés à l'état d'intention, et le corps est d'une longueur dé- mesurée. Les autres figures posées et vêtues uniformément donnent un aspect monotone à ce tableau d'une couleur déjà triste. Sa sainte Cécile est si haut placée que nous ne pou- vons parler que de la laideur du modèle ; cette figure étroite, mesquine, qui voudrait être inspirée et qui n'est qu'ennuyée, n'a rien d'une sainte. Quelqu'avare d'éloges que nous nous montrions à l'égard de M. Janmot, nous espérons d'autant plus de lui qu'il n'est pas dans une route vicieuse ; le souvenir de sa Résurrection de la fille de Naïm nous montre un bon peintre dans l'avenir.