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en   transportaient annuellement plus de 1,000 caisses en
Chine.
   Nous avons vu que depuis plus de 300 ans les Chinois
connaissaient l'opium. Son usage devenant de plus en plus
général, on le cultiva d*abord dans la province de Yunnan
(Neumann preuss. Slaalsz, 1832) d'où on le transportait dans
l'Inde par dessus les montagnes pour le faire rentrer par-
Canton, en passant par Calcutta. On faisait ce long détour
parce que cette marchandise ne pouvait que difficilement
voyager dans l'intérieur, à cause des défenses du gouverne-
ment. Malgré les décrets impériaux, il fut cultivé aussi dans
Ves provinces de Tschekiang et de Kuantong, mais il paraît
que cet opium était d'une qualité inférieure et que les Chinois
ne furent jamais bien habiles dans cette culture. Les Portu-
gais el les Hollandais furent les premiers qui leur fournirent
celle marchandise; vint ensuite la Compagnie des Indes qui, en
1794, n'en expédia que 200 caisses. C'est de cette époque que
datent les décrets les plus fulminants contre l'opium et l'or-
ganisation de la contrebande. La défense semblait irriter le
besoin de celte ivresse ; cette fureur pour l'opium envahit
môme le palais impérial de Pékin, s'étendit au Japon et jus-
qu'en Korée.
   Les Anglais étaient d'abord les tributaires des Chinois dans
leur commerce. Ils leur portaient de l'or et de l'argent pour
avoir du thé. L'opium leur fournil les moyens de prendre leur
revanche ; ils purent d'abord l'échanger contre la feuille indis-
pensable à l'état conforlabled'un Anglais ; mais lorsque la con-
trebande fût organisée, cet échange ne pouvait plus avoir
lieu. Les amateurs d'opium, bravant la peine de morl, payaient
les Anglais avec l'argent monnayé et avec l'argent en lingots.
L'exportation de l'or et de l'argent fut surtout la cause de la
fureur du gouvernement, plutôt que l'empoisonnement de ses
sujets, déjà trop nombreux. Ce pauvre gouvernement despo-