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SOUVENIRS D'ITALIE. i. DE LA L I T T É R A T U R E KT DES J O U R N A U X . MILAN. CESAltF. CANTU ET SA MAK" GHERITA rUSTERI.A. 'LE PALAIS DE B R E R A , A MILAN. On peut souvent par les livres, qui ne sont après tout que l'expression du travail intellectuel d'un peuple, calculer jusqu'à un certain point ce qu'il remue d'idées ce qu'il a de vie sérieuse ou légère, ce qu'il pense et ce qu'il veut. Une portion de l'histoire d'un siècle se trouve comprise dans le ton général des ouvrages que publient les écrivains, n'im- porte d'ailleurs la forme adoptée. Peut-on s'abstenir de cette manifestation des sentiments qui passent par l'ame, pour y laisser des traces de tristesse ou de joie? Peut-on s'ab- diquer soi-même jusqu'au point de ne rien trahir de ses préoccupations politiques ou religieuses, de ses fiertés ou de ses colères nationales? Cela me semble difficile, et il faut une dure servitude, de singulières difficultés des temps, ou de bien lourdes entraves pour comprimer cet inévitable essor.