Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
188                  LA REVUE LYONNAISE




CABINET DU TIERS-ORDRE DE SAINT-FRANÇOIS

    Ces religieux se sont établis à la Guillotière vers 1606. Leur
église était assez belle et le couvent spacieux. « On voyait dans
leur bibliothèque, qui est assez bien fournie, dit l'Almanach de Lyon
de 1748, deux globes, céLeste et terrestre, de six pieds de diamètre,
qui ont été dressés et fabriqués par le Révérend Père Grégoire
Marchand, académicien honoraire de l'Académie des Beaux-Arts
de Lyon, sur les mémoires les plus récents de MM. de l'Académie
 des Sciences de Paris. »
    Permetti (t. II, p. 243) a consacré la notice suivante à ces globes
 et à son auteur : « Henri Marchand, connu sous le nom de Père
 Grégoire, naquit à Lyon, le 20 avril 1674. Il employait les nuits
 même à l'étude et il prenait, à l'insu de son Père-Maître, les livres
 de mathématiques pour les lire. Celui-ci l'ayant surpris, le cita
devant le chapitre pour s'être occupé de « lectures indécentes »,
c'est ainsi qu'il appelait le Traité des Sinus et des Tangentes. Son
habileté pour les méchaniques s'est manifestée surtout dans la con-
struction de ces deux fameux globles de six pieds de diamètre, qui
sont dans la bibliothèque de son couvent. Il les traça, les fabriqua
et les peignit lui-même, et ne fut aidé dans son travail que par le
P. Bonaventure Vin, son cousin germain, Lyonnais. Le célèbre
abbé de Villemot avait été son maître et il a eu à son tour des dis-
ciples qui lui font honneur. Il mourut à Marseille, le 1 er jan-
vier 1750. »
   Philippe Villemot était né à Chalon-sur-Saône, en 1651; il se fit
jésuite; mais son frère, promoteur du diocèse de Lyon, lui confia
la cure de la Guillotière, et il devint un astronome profond et un
grand théologien. Louvois l'appela auprès de lui, et il mourut à
Paris le 11 octobre 1713.
    Ces deux grands globes restèrent dans le couvent qu'on appelait
aussi Picpus, jusqu'à l'an III, et c'est par erreur que M. Péricaud
a avancé dans ses Lyonnais dignes de mémoire qu'on les avait
transportés, en 1790, à la bibliothèque du Grand Collège de la Tri-