Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
100                       LA REVUE LYONNAISE
         En vous la vérité vint graver son image,
         Mais la vérité fière, harmonieuse et sage,
         Sans scandale, sans bruit, sans éclat tapageur,
         Nue aussi, mais si chaste en sa beauté sauvage
         Que jamais sur son front on ne vit de rougeur ;
         A celle-là, sans plus, vous avez voulu croire !
               A ses pieds, toujours à genoux,
               Vous n'avez pas cherché la gloire
               Et la gloire est venue à vous !
               A la Provence ensoleillée
               Nul de ses enfants n'a menti,
               Et de leur plume émerveillée
               Rien d'impur n'est jamais sorti !
               Salut à toi ! salut, Provence !
               Si le flot boueux qui s'avance,
               Sous prétexte de vérité
               Vient engloutir toute beauté
               Et que la beauté pour refuge
               Choisisse ton ciel virginal,
               Pour l'y suivre, joyeux transfuge,
               Moi, je me ferai provençal.

                                                      PIERRE      BARBIER.




      LOU GANT D E MARSIHO                      LE CHANT DE MARSEILLE
            A l'ami Pau Mariéton remembranço
                     de Saint-Rafèu.

                                                 Libres oiseaux chanteurs,—artistes,
       Libre côuquihado,                       savants,— quand nous donnons l'au-
       Artisto, savent,                        bade, — c'est pour chanter en plein
       Quand dounau Fàubado,                   vent. — Il se dit dans Marseille - -
       Cantan, souto vent,                     que nous sommes des bohèmes, —
                                               car nous tenons nos fêtes — partout
       Se dis dins Marsiho                     où nous nous trouvons. —
       Que sian de bôumian,                      Vite, debout! — gais troubadours
       Car tenènt sesiho                       de Marseille, — arborons notre dra-
       Pertout mounte sian,                    peau.
         Leù ! leù ! leù î
  Gai troubaire de Marsiho,
         Leù! leù! leù!
  Aubourèn noste dradèu !