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VOIES ROMAINES DE LUGDUKUM. 341 traverse ensuite les communes de Saint-Jean-d'Ardiere et de Villié et à partir de ce point, elle est connue sous le nom de Chemin des Romains ; nous l'avons vue citer sous ce nom dans des titres fort anciens. Après avoir franchi la montagne d'Avenas, elle descend à Ouroux, passe par Saint-Mamert, Saint-Jacques-des-Arrêts, Germolle et suit la vallée de la Grône en se dirigeant sur Autun. L'avantage qu'avait cette route d'être plus courte, la fit préférer dans le moyen âge par les voyageurs allant de Paris à Lyon et réciproquement. Nous pouvons en rapporter deux preuves assez remarquables. La première nous est fournie par le monument si connu sous le nom d'Autel d'Avenas, qui rappelle l'offrande d'une église faite à Saint-Vincent par un roi de France qu'on croit être Louis le jeune. L'inscription donne une date (12 juillet), qui doit être celle du passage de ce prince. Comment croire qu'un roi de France serait allé chercher un misérable village perdu dans les monta- gnes, §i la grande route ne l'y avait conduit tout naturel- lement ? Nous trouvons la deuxième preuve dans le journal de Guillaume Paradin ; il nous apprend que François de Mandelot, gouverneur de Lyon, sous Charles IX, revenant de la Court, avait couché à Ouroux, d'où, en suivant tou- jours la même route, il était allé le lendemain dîner au château de l'Ecluse, situé au bord de cette ancienne voie romaine, à un kilomètre environ au nord-ouest de Belleville et de là s'était rendu au gite à VillefiaDche. Ceci se passait en octobre 1573. Ce n'est que bien plus tard et lorsque ru- sage des voitures a prévalu qu'on a préféré la route par Mâcon et Châlon, quoique plus longue, et l'autre s'est trou- vée abandonnée. Aujourd'huion afait w i chemin de grande communication, qui en emprunte une grande partie; mais Avenas ne voit plus depuis longtemps les rois ni les gou- verneurs traverser son maigre et sauvage territoire. A. D'AlGUEPERSE.