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334             VOIES ROMAINES DE LUGDLNUH.

néraire ne la fournirait pas. Une fois qu'on fut entré dans
cette voie, la tâche devint facile, toutes les difficultés s'a-
planirent et une concordance parfaite se rencontra sur tous
les points.
   Nous avons vu que suivant l'Itinéraire, Lunna devait se
trouver aux deux tiers de la distance de Lyon à Mâcon,
c'est-à-dire à 44,333 mètres de Lyon et à 22,167 de Mâcon.
D'après les recherches faites sur les lieux, on a acquis la
certitude qu'avant 1767, la route de Paris traversait Belle-
ville en suivant la même direction que la voie romaine,
circonstance que M. Walkenaer a ignorée, ce qui l'a induit
en erreur. Or, en appliquant à la route actuelle, qui est pa-
rallèle à la voie romaine, les mesures de l'Itinéraire, on a
trouvé que le point cherché tombait précisément à la hau-
teur de Belleville,' à 166 mètres seulement au nord du cen-
tre de cette ville, légère différence qui s'explique par les
chaussées modernes faites sous Louis XIV et qui ont rendu
la route actuelle plus courte que la voie romaine. La ques-
tion de chiffres était donc tranchée. Pour compléter la dé-
monstration, il ne restait plus qu'à prouver que Belleville,
en dépit de son nom tout moderne, occupe l'emplacement
d'une ville gallo-romaine. Cette preuve se trouve dans les
médailles, les statuettes et les mosaïques qu'on rencontre
assez fréquemment en fouillant le sol dans son enceinte et
tout alentour, car l'ancienne ville parait avoir été bien plus ,
étendue que la ville actuelle. Une troisième preuve résul-
tait d'une autre voie romaine dont nous parlerons dans un
instant et qui s'embranchait avec l'autre, leur point de
jonction étant la position de Belleville. Ajoutons enfin que
les traditions du pays venaient confirmer encore ces con-
clusions après tant de preuves accumulées. M. "Walkenaer
avait eu raison de dire qu'il regardai^ la question comme
définitivement jugée. Mais un incident tout à fait imprévu
est venu remettre tout en question.
  Au mois de mai 1853, les ouvriers du chemin de fer de
Paris à Lyon, en creusant une tranchée profonde, non loin




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