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VOIES ROMAINES DE UJGUUNUM. 329 et passait par Boën et Thiers, cette question est étran- gère au département du Rhône dont nous nous occupons, Nous pensons, néanmoin's, que, à moins d'obstacles à peu près insurmontables , les Romains préféraient presque toujours le tracé qui se rapprochait le plus de la ligne droite (1). La seconde voie romaine d'Agrippa se dirigeait vers le Rhin (ad Rhenum). La carte de Peutinger ni ï'Itinérmre d'Antonin n'en font aucune mention; mais on ne peut rien en conclure. D'Anville a constaté l'existence d'un grand nombre de voies antiques qui se trouvent dans le même cas. Quant à celle qui nous occupe, nous pourrions nous contenter de l'assertion si positive de Strabon. Mais nous en retrouverons bientôt d'autres preuves dans un instant. Elle devait sortir dé Lugdunum par le plateau de la Croix-Rousse; car il n'y a pas encore un siècle, et des vieillards me l'ont attesté, que la route de Strasbourg et de Genève sortait de Lyon \par le sommet de la montée de Saint-Sébastien et la place des Bernardines. Au lieu de cette belle route, bordée de maisons et qui sort par la porte (1) L'opinion de M., d'Aigueperse est d'autant plus fondée que, si l'on fait passer cette route par Roanne et Vichy, on lui fait parcourir une distance de cent lieues gauloises entre Feurs et Clermont, tandis que la route directe n'offre qu'un parcours de quarante lieues gauloises. Mais on n'a pas pris garde que l'on pouvait, de Feurs, se rendre à Clermont par trois routes différentes. La première passait par Moind (Aquœ Sege&tœ), la seconde par Roanne et Vichy, et la troisième, par Vorogium (Vollore), où l'on a retrouvé une colonne milliaire, portant le nom de l'empereur Claude, et indiquant une. distance de trente-un mille pas, de Vollore à Âugusto-Nemetum (Clermont). Cette dernière était la plus directe. Elle passait à Julieu (Juliaeum), la Routeresse, Boè'n, Vollore, Billom et Péri- gnat, d'où elle gagnait Clermont. C'est la direction qui semble la plus vraisemblable à M. d'Aigueperse. La Commission de la Topographie des Gaules no s'est occupée que de la seconde. (V. Alex. Bertrand, les voies romaines en Gaule, p. 20. — Aug. Bernard. Description du pays des Sê- gnsiaves, p. 147.) A. V.