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POÉSIE FORTUNÉ LAYRAUD PEINTRE DAUPHINOIS ET GRAND PRIX DE ROME Touristes, qui passez dans, ce pays sauvage (i), Regardez longuement l'agreste paysage, Puis, venez contempler un spectacle nouveau ; En respirant le thym, en cueillant la bruyère, Mettez-vous sur ce bloc décoré p a r l e lierre, Caressez en passant le sémillant troupeau. Ah ! ce pays possède une gloire inconnue, Sous une chrysalide enfantine, ingénue, Un front prédestiné, marqué du sceau divin ; Cela peut se trouver au fond d'une chaumière, Sur le.bord d'un taillis recevant la lumière Et la douce chaleur du souriant matin. Le rossignol joyeux semble vous faire escorte, Il chante avec transport, de sa voix la plus forte, Et la fauvette dit ses secrets en plein air ; C'est qu'ils ont admiré plus d'une fois, peut-être, Le troupeau bondissant près de son petit maître, C'est qu'ils ont entendu la clochette au son clair. I f Avez-vous vu le jeune pâtre Dessiner dans le fier vallon, Sans jamais se laiss'er abattre Par le soleil ou l'aquilon ? Brave ! petit bonhomme artiste, Le Dauphiné doit te bénir ! (i) La Roclie-sur-Huis (Drôme). 2t*