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                          BIBLIOGRAPHIE.                        307

que, comme le fait remarquer notre commentateur, le jour du
décès peut s'appliquer à telle année ou à telle autre, à tel siècle
ou à un siècle suivant. Le pieux rédacteur de l'obituaire tenait à
savoir qu'à telle kalende, à telle date il avait une messe, un
office, une prière, et, cette énonciation faite, il s'inquiétait peu
des informations chronologiques et généalogiques, que devaient
plus tard y chercher les curieux. Il résulte, de ces omissions vo-
lontaires, une confusion qui impose aux chroniqueurs et aux
historiens une tâche ardue.
    Pour rétablir un certain ordre dans ces souvenirs, muets en
apparence, il faut une connaissance profonde de l'histoire géné-
rale du pays, profiter des informations que fournissent les cartu-
laires, les archives, rapprocher les témoignages qu'ils donnent
de ceux de ces témoins trop discrets. Telle est la tâche remplie
par L. Pierre Gras. Chaque mois du calendrier est suivi de notes
explicatives qui suppléent au mutisme du texte et viennent por-
ter la lumière dans ces ombres, qui font connaître l'identité, la
filiation des personnes, nommées souvent, seulement par leur
nom de baptême. Grâce à ce patient labeur qui aboutit parfois
à des indications sommaires, après de longues et pénibles recher*
ches, l'obituaire cesse d'être une lettre morte et aride et four-
nit de précieux renseignements pour l'histoire générale.
   Les études du jeune savant forézien ne se sont pas bornées à
ces indications. A la suite de l'obituaire, il a pu consacrer tout
un chapitre aux principaux bienfaiteurs du Prieuré de Saint-
Thomas, presque tous rappelés dans ce document, et, au premier
rang desquels se placent les comtes et comtesses de Forez, de-
puis Guy I er du nom jusqu'à Guy VI, en y comprenant Hermen-
garde de Sully, seconde femme de Guy IV.              ;

   Viennent ensuite les archevêques et évêques, les abbés, les
prieurs, au nombre desquels se distinguent les prieurs de Saint-
Romain-le-Puy, patrons directs du monastère de Saint-Thomas,
enfin les prieures, de cette illustre maison. La seule nomencla-
ture, par ordre de date, de ces diverses abbesses, a dû certaine-
ment coûter à l'auteur plus,d'une veille. Elle occupe à peine
 une page et demie dans le résumé de son travail.