Revue du Lyonnais » série 3 - n°15 ( 1873 ) » pp.240

                     CHRONIQUE LOCALE
   On disait : l'année de l'inondation, l'année de la disette, l'année de la
guerre, l'année de la peste, l'année du grand hiver, on dira de 1873 :
l'année dos Conférences, elle ne l'aura pas volé.
   Conférences partout et sur tous les sujets.
   Jean'Pic de la Mirandole trouverait à qui parler; ali ! mais oui ; celui-
ci nous entretient de la vie et de la mort, celui-ci du Nil, cet autre de
l'esclavage, celui-ci des droits de la femme, du beau langage, même de la
contre-monnaie obligatoire et du comptoir terrestre.
   Si vous y comprenez quelque chose à celui-ci, je vous en félicite.
   Lancé dans cette voie, on no s'arrête plus, car si beaucoup éprouvent le
 besoin d'écouter, bien plus encore éprouvent la démangeaison de parler.
Cela promet pour l'avenir.
   Mais, à ce métier, disait une conférencière célèbre, on amasse plus de
gloire que de fortune. Tenons-nous le bien pour dit.
   — La vente Alexis est terminée. Elle a produit près de 60,000 francs.
A peine close, on a recommencé dans le même local la vente des tableaux
appartenant à M. Perralon, sous la direction de M. Gazague. Celle-ci n'a
pas tenu ce qu'on espérait.
   Puis bientôt, nous aurons la vente d'une galerie lyonnaise très-connue
et dont on dit le plus grand bien.
   — C'est le 16 que s'est fermée l'Exposition annuelle de la Société des
Amis des Arts. La Société a fait de nombreux achats.
   Pendant le cours de cette exhibition si aimée des Lyonnais, plusieurs
tableaux d'un haut mérite ont été exposés aux vitrines de Dusserre. Guy
avait un Attelage de bœufs pria par l'inondation de la Loire, d'un effet
saisissant ; mais la toile que nous avons surtout regretté de ne pas voir au
Salon, parce qu'elle était essentiellement lyonnaise et qu'elle était le seul
tableau d'histoire de l'année, est celle que JI. Chaligny a fait voir à quel-
ques amis et qu'il a envoyée à Paris, sans en donner, comme il aurait dû,
la primeur à notre ville. Elle est intitulée : les Lyonnais dignes de mémoire,
et représente tous les Lyonnais célèbres depuis Plancus jusqu'à nos jours.
   Nous félicitons M. Chaligny sous tous les rapports, mais nous le remer-
cions surtout de ne pas avoir couvert sa grande toile d'une immense bras-
serie, ce qui aurait comblé de joie tous les amateurs qui, dans une toile,
no voient que le coup de pinceau:
   Plusieurs concerts ont eu lieu et tous avec succès.
   Moralité : l'amour des beaux-arts est encore ardent et vivace à Lyon.
   — Mgr .Chalandon . archevêque d'Aix, ancien évêque de Belley, né à
Lyon lo 15 février 1804, est décédé à Aix le '2& février, à trois heures du
matin.
   — Après un concours des plus brillants et une lutte contre des rivaux
 redoutables, M. Daniel Mollière a été nommé chirurgien major de l'Hôtel-
Dieu.
   — Le jeudi 13 mars, la Société nationale d'Education a tenu sa séance
publique annuelle au Palais-des-Ârts. M. Ducurtyl, président, a fait le
compte-rendu des travaux de la Société ; M. Million a lu un rapport sur
le concours proposé en 1872 sur cette question : Quels sont les meilleurs
moyens de préserver la jeunesse du matérialisme et de l'irréligion? M.Dou-
cet a terminé par la lecture d'une jolie poésie nous portant aux temps bi-
bliques et intitulé : le Pardon.
   — C'est M. Brocard qui a été nommé Directeur des théâircs de Lyon.
                                                             AV.
              L y o n , i m p . CI'AIMÉ VINGT&�NIEIl,directeur-gérant