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236                   VIVE LA FRANCE !
but de la guerre, et mieux encore, se tendirent'la main,
comme pour sceller un t>acte.
   — Nous vengerons Julien, Victor et tous les nôtres, s'é-
crièrent-ils ; nous vengerons surtout la France ! Nous le
jurons en face du ciel ! Vienne le jour de la revanche et
nous serons heureux !


                            XII
  La France en deuil se souvient et pleure. Que de jeu-
nes fils tombés sur les champs de bataille ! Que de vail-
lants qui dorment leur dernier sommeil sous ces tertres
disséminés un peu partout, mais ce qui est infiniment
cruel, sur la terre étrangère, sur ce sol ennemi où le vent
hurle plus âpre, leur envoyant comme des soufflets iro-
niques :
   Ah ! nos pauvres morts exilés ! ils appellent leurs frères
à la vengeance ; car la vengeance est sainte, elle est sa-
crée, entendez-vous ! et tout mort que l'on soit, on ne peut
oublier sa patrie vaincue ! Écoutez donc ces voix sortant
des cimetières improvisés, lors de nos sanglants revers.
Elles disent, en pleurant :
   — Préparez-vous à la revanche ! Elevez vos enfants
dans la pensée d'un rendez-vous suprême entre deux na-
tions, dont l'une, grande, chevaleresque, généreuse, ne
doit point rester humiliée sous la rude main de l'autre,
que nous nous abstenons de qualifier.
   Courage, Français ! à l'œuvre ! l'épée des Gaulois est à
vous, si vous voulez vous en servir, lorsque viendra le
moment. Apprenez aux bras enfantins à manier les armes,
en honorant le nom de la patrie I
   Voilà ce que disent les morts, de leurs voix mélancoli-
ques, et l'on rêve, l'on a des larmes dans les yeux» mais
aussi, l'on espère. Ce n'est pas pour rien, croyez-moi,
que ce mot si doux, si vraiment consolant d'espérance
s'accorde avec le nom de la France adorée ! Mais le mot