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92 PROBLÈME D'ARCHÉOLOGIE était alimenté par l'eau du Rhône et l'autre par une eau de source provenant de la montagne. C'était bien la fontaine de Saint-Petit-Poish et j'étais sur la voie d'une découverte. J'entrai donc dans l'allée de la maison n° 20, et, après avoir gravi une vingtaine de marches, je me trouvai dans une cour oblongue, terminée parallèlement par une construction d'une grande simplicité, une espèce de hangar. Je remarquai en face de l'escalier une ouverture à plein cintre dont la porte me fut ouverte, et l'intérieur pouvait bien en effet avoir la forme d'un oratoire ; mais malheureusement ces restes antiques sont trans- formés aujourd'hui en deux cabinets d'aisances. Ce positivisme est peu agréable aux yeux des archéologues. Cependant cette utilisation me fournira peut-être une aide pour la résolution du problème archéologique qui fait l'objet de mes recherches; mais, avant toute discussion à ce sujet, je commencerai par quelques détails sur l'histoire de saint Epipoy, ou saint Epipode (1). Sous le règne de Marc-Aurèle, de 161 à 180, une violente persécution s'éleva contre les chrétiens, et ce fut alors que saint Pothin, évoque de Lyon, souffrit le martyre, vers l'an 177, ainsi qu'un assez grand nombre de ses coreligionnaires, dont l'histoire nous a conservé les noms. Parmi les confesseurs de la foi chrétienne, se trouvaient deux jeunes gens, Epipoy et Alexandre, élevés par des parents distingués, Epipodius et Alexunder, à clarissimis parenlibus instituti. La conformité d'idées religieuses en avait fait deux amis dévoués, qui s'exhortaient à rester fidèles à leur foi nouvelle. Lorsque la persécution eut atteint toute sa férocité, ils se retirèrent secrè- tement dans l'humble logement d'une chrétienne, la veuve Lucie, qui demeurait au-dessous du rocher de Pierre-Scise. Ils y restèrent cachés environ un an, lorsqu'enfin, un agent très-alerte, inquisitor sagax, pénétrant dans leur étroite ca- (1) In eodd. Remigiano et Colberlino scribitur semper Ypipoiim; in martyrologit) Flori, Ypipodius ; in homttia saneti Eucherii, Ephiphodiw. (D. Ruinart, aeta sincera.)