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; LE BONHEUR DE M" B.-N. DUFLOT. 135 VIII MONSIEUR DUFLOT. Non, ce cœur vaniteux n'a point eu de tendresse, Et jusques à la fin me dédaigne et me blesse ; Des plus sombres regrets je m'arrête repu ; Adèle, entre nous deux, tout lien est rompu Du plus constant amour, vingt ans, je l'ai chérie, Je le gardais toujours à sa beauté mûrie ; J'ai tout sacrifié, mes plaisirs et mes goûts ; J'étais de son bonheur uniquement jaloux, Je riais de sa joie et pleurais de sa peine, Je marchais à ses pieds, je la servais en reine Et mon œil, désormais ne voit qu'avec effroi..... Mes enfants Ses enfants ! S'ils n'étaient pas de moi ? Qu'est-ce d'être infidèle à l'homme qu'on méprise, Et qu'on n'aima jamais ! Oh ! mon cerveau s'y brise ! Où puis-je m'appuyer ? Dieu, ce nom vénéré, Je ne l'ai jamais vu par Adèle honoré. Elle le méconnaît, jamais par la prière, Le soir, ou quand du jour revenait la lumière, Je n'ai pu contempler ce beau front incliné. Où donc fus-je, ô mon Dieu, par mon cœur entraîné, Quand je me laissai prendre à son riant visage, Et lui tendis la main au moment du naufrage ? Car c'est moi, c'est moi seul-qui de la pauvreté, Pour son caprice, hélas I jusqu'au luxe emporté, Ai fourni tout l'argent qu'elle, par la fenêtre, A jeté sans avoir en rien l'air de connaître Tout ce qu'il me coûtait de peine à ramasser. Malheur au jeune fou qui se laisse enlacer Par ces démons charmants qui, sous des traits de femme, Ne cachent qu'égoïsme et vanité dans l'âme ! D'REWER,