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                    LES BEAUX-ARTS A LYON.                  103

    velles ; et l'établissement de plusieurs négociants floren-
    tins à Lyon met dans la population un élément favorable
    aux arts.
      Au quinzième siècle, l'ordre s'établit, la richesse s'ac-
   croît, les relations avec l'Italie deviennent plus importan-
   tes et plus suivies ; au milieu de la civilisation qui se dé-
   veloppe les beaux-arts prennent place ; le style ogival
   tertiaire marque brillamment son passage à Lyon.
      Mais les artistes lyonnais sont enchaînés dans la cor-
  poration et sont avant tout gens de métier. Aussi, au
  seizième siècle, malgré un mouvement scientifique et lit-
  téraire très-brillant déterminé par l'imprimerie florissante,
  les beaux-arts ne prennent pas le développement auquel
  on devait s'attendre. Les artistes, séduits par les formes
  charmantes que l'art passionné de la renaissance italienne
  multiplie, se contentent de les répéter pour satisfaire aux
  demandes du luxe et de la mode ; ils ne s'élèvent pas,
  faute d'éducation préalable, aux grands principes qui ont
 fait arriver les sculpteurs et les peintres italiens à la per-
 fection ; pour les comprendre il eût fallu qu'ils allassent
 en Italie, et les succès de ceux qui ont en effet étudié
 l'art antique et les maîtres modernes à Florence et à
 Rome prouvent que l'intelligence et le sentiment artisti-
 que ne manquaient pas aux artistes Lyonnais. Néanmoins
 le seizième siècle est remarquable par les efforts de l'ar-
 chitecture pour lutter contre les souvenirs de l'art ogival
 et traduire les tendances nouvelles, par les succès de la
gravure sur bois cultivée comme auxiliaire de l'imprime-
rie ; par l'établissement à Lyon de plusieurs artistes étran-
gers dont le talent apprécié forme le goût du public et
dont les productions deviennent comme un enseignement
des progrès réalisés par les écoles italiennes et par l'école
flamande.