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                          BIBLIOGRAPHIE.                              69

 d'une aile de papillon bien nuancée. » Le bonheur, à moi
— et ceci se vérifie presque toujours — me fait supposer
le mérite. Donc, à voir un galant homme, au seuil de la
vieillesse, traduisant en tendres ou gais refrains les se-
reines impressions que lui donnent ses enfants et ses amis,
sans trouver contre les travers et les vices de l'époque plus
d'une toute petite goutte de fiel, fe me dis que bien certai-
nement il ne garde pas tout pour lui; que ce bonheur pro-
met d'être réciproque; et je m'attache d'autant à l'œuvre
qui va m'initier à un état de l'âme, si rare à contempler,
si doux à partager.
   Jusqu'à quel point ce chantre du foyer a-t-il échappé au
sort néfaste du poète bourgeois ? Lisons :
   M. Léo Genin, nous le savons, est surtout inspiré par
les événements de famille. Son fils part pour Paris ; et le
père, l'Indicateur en main, le suit de ses vœux inquiets,
de station en station :
         Essayons de lancer ma pensée après lui;
       C'est toujours un moyen d'atténuer l'ennui.
       Alerte, mon esprit, détalez, et rapide,
       D'un bond, ayez raison de la. vapeur humide !
          Rien n'est à remarquer entre Vienne et Lyon,
       A'Mâcon, il s'arrête et descend' de ragon ;
       Je le vois aborder la plaque ruisselante,
       Empressé do grossir sa cascade fuyante. '
          Minuit sonne, à Dijon, pour le vin renommé,
       Il cherche à rafraîchir son pharynx enflammé ;         ,
       Je l'entends, effaré, crier d'une voix sourde :
       < Imbécile, él ourdi, je n'ai pas pris ma gourde ! »
        <                                                         '
          A Tonnerre, endormi, je vais en faire autant :
       L'esprit surexcité se calme et se détend ;
       J'ai peine à soulever ma pesante paupière,
       Je lui souris encore et souffle ma lumière.

         Morphée, assistez-nous, procurez bonne nuit
       Au fils sur sa banquette, au père dans son lit.