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LA FAMINE DE 1 S 7 3 , A VILLEFRAHCHE. 29 prochaine, à peyne de vingt livres d'amende, le premier pour que les paouvres n'ayent cy après raison de mendier par la ville, et aux paouvres de sacrifier de sa nourriture que leur sera modérément baillée. « C'est (aussi) que les paouvres seront marqués avec une marque cosue pour les recognoistre, et où ils seront trouvés mendians avoir rompu leurs marques, seront mis prisonniers et fourrés soubs la cortine. Et qu'il sera bon de y mettre ung homme pour y vuyder les paouvres estrangiers ayant séjourné „une foys pour, le plus en ceste ville et tenir les paouvres en subjetion. « Jehan de Dioux, sergent royal au bailliage de Beaujollois, cy devant, a prins et accepté la charge de la garde des paouvres, auquel, pour ses paynes, et suyvant l'admis de la dicte assem- blée, sera donné pour payement la somme de dix-huict livres assavoir, la ville dix livres, et par le sieur François Sugnard, suyvant son offre, huict livres. À quoy les dicts habitants ont esté d'advis à payer au dict Dioux la dicte somme, moyennan, qu'il a faict, en la présence de la présente assemblée, le serment de bien et deuement visiter les paouvres par la dicte ville, pleus les entretenir les édicts cydevant faiets pour la nourriture des paouvres actuels et passans, se donner garde de faire sortir les paouvres estrangiers de la dicte ville y ayant demeure, voir leur entrée pour le moins. » La situation devient de jour en jour plus difficile ; à la fin du mois de mai le corps de ville est convoqué de nouveau. « Du vendredy vingt-neuvième jour du moys de may 1573, a esté faict de rechef assemblée des habitants de la dicte ville, en la maison commune d'icelle, pour continuer l'advis de la nourri- ture et entrètenement des paouvres en la ville, vu la calamité cm temps. « A este remostré par les dicts sieurs échevins la grande af- fluence des paouvres qui est à présent en ceste ville, que est de plus de sept a huict cens cryans jour et nuîet à la faim, sup-