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508 le courage de s'affranchir des lisières que ces maîtres impo- saient à l'école; mais me dira-t-on ses tableaux se vendent, etc. et tous les lieux communs à l'usage du commerce; mais suf- fit-il donc à l'artiste que la fortune lui arrive pour oublier sa réputation? Que si j'adresse ces reproches à M Jacquand et que si nous émettons le vœu de le voir entrer dans une voie plus vraie et plus large, c'est ce que nous voyons par les progrès immenses qu'ont fait ses tableaux cette a n n é e , tout ce qu'il pourrait obtenir de son admirable adresse, et M. Jacquand a trop d'esprit pour ne pas comprendre qu'on ne gronde jamais si îort, que lorsqu'on est fâché d'avoir raison. A toutes les Expositions j'entends toujours crier contre la quantité des portraits; un très mauvais portrait est pourtant ce qu'il y a de plus supportable dans la mauvaise peinture., un excellent portrait peut être un chef-d'œuvre. M. Cornu s'est chargé de nous fournir la preuve de ce que nous avançons. Son propre portrait est sans contredit une des meilleures choses du salon. Grassement p e i n t , on ne peut rien désirer de plus vrai que le ton et le modèle de la tête dont tous les plans sont sentis avec une finesse parfaile; celte figure posée simplement, et ce n'est pas un petit mérite à nos yeux , est d'un effet admirable; nous regrettons seulement que M. Cornu n'ait pas préféré nous laisser voir les mains entières et qu'il en ait caché la moitié d'une dans une position toujours de mauvais g o û t , quand on n'a pas comme l u i , l'adresse de la rendre l'expression d'une attitude habituelle. Son petit tableau des Amours des Anges est une fort jolie chose, mais nous n'y retrouvons pas à un degré aussi élevé les qualités que nous louons avec tant de plaisir dans son portrait. M. Flandrin est l'auteur de trois des meilleurs tableaux du salon. Son Dante est une composition qui a obtenu un immense succès. Àlelicrsou salons, on s'en occupe partout, et quelque différents qu'aient été les jugements portés sur celte belle p a g e , toutes les opinions se sont réunies pour admirer l'exé-