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497 son t o u r , lui, de ces prétendus bons mots , comme eu four- millent les comédies italiennes, des bouts r i m e s , d e s prédic- tions aux gens de la rue et des fenêtres , dont j'eus ma p a r t , je crois.... Quelle chute ! quelle chute ! Per Dio. Il m e tendit sa cassolette. Je lui jetai une pièce de dix sous , à la m é - moire du T a s s e , en détournant la t ê t e , de peur de voir mon illusion si cruellement détruite. Ceci était pour la p o p u l a c e , pour sa cassolette, pour la recette qu'il importait de grossir. Les sous pleuvaient avec les balivernes. La tragédie devenait burlesque. Debureau suc- cédait à T a l m a , Scribe à Corneille , le Louvre au Panthéon. Ah ! pauvre Rapsode a m b u l a n t , tu n'es qu'un aventurier. Pourquoi viens-tu chanter à notre climat tempéré les magnifi- ques symphonies de tes b a r d e s , qui demandent le soleil de mi- chel-Ange , le soleil du D a n t e , le soleil de Cimarosa , ton so- leil d'Italie , aussi splendide qu'au temps de sa gloire! Pauvre rapsode ! fais des improvisations et des bouts rimes ; ta cas- solette sera p l e i n e , et les enfants t'applaudiront. Le sein gonflé , l'œil h u m i d e , j'étouffais. J e courus m'en- fermer dans ma chambre avec les Feuilles d'Automne , et mon r e g a r d , étincelant soudain comme un miroir frappé d'un rayon , rencontra ces vers prophétiques du barde lutécien : Ecoutez , écoutez à l'horizon immense Ce bruit qui parfois tombe é t soudain recommence. 32