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-F 496 passions! Que nos chambres de députés sont mesquines au- près de ces assemblées libres! Hélas! là -bas aussi la foi s'est perdue. I c i , plus l o i n , p a r - tout les ténèbres prédites par Byron dont le dernier soupir s'exhala entre les cygnes d'Ausonie. La Grèce n'a plus que dss tombes et des martyrs ; l'Italie ressemble aux deux sÅ“urs nubiles , innocentes , parées de leurs robes blanches comme elles , que Caracalla , le digne geôlier du tyran , a violées dans leur prison , malgré leur beauté et leurs larmes. Voyez- la couchée languissamment sur ses marbres teints de sang psalmodier la messe et l'opéra pour étourdir son deuil! Où es-tu, R i e n z i , rêve sublime, apparu comme un météore à la jeune Rome des Papes , déjà plus vieille que la Rome des Empereurs ? Ou ètes-vous , Orphées de l'Archipel, couron- nés par le peuple-roi d'Athènes ? Où êtes-vous, chantres du Tasse et de l'Arioste, autour de qui s'agenouillaient les gon- dotlieri ? Veniez-vous raconter votre deuil et vos douleurs dans le violoncelle plaintif accompagnant les dernières chan- sons des muses inspirées... Ah! le peuple railleur et scepti- que du railleur et sceptique Voltaire ne saurait vous enten- dre , lui qui dansait sous la hache de 9 3 , lui qui se joue du trône et de l'autel ! Ah ! pleurons sur tant de mélodies éteintes , sur tant de royautés mortes ! Pleurons sur les taber- nacles d'où nous avons chassé les anges après les muses ! pleurons sur l'Italie esclave et sur Rome , veuve de sa double auréole ! pleurons sur Rienzi ! pleurons sur les angoisses des mères! pleurons sur nous! Des éclats de rire seuls répondent à mes larmes. 0 mes dieux! ô Muses, ô mes idoles! on vous insulte. Ah! pitié! pitié ! Tandis que ces lamentations gémissaient dans mon ame , semblables à des tintements de cloches funèbres , leRapsode, abandonnant la sphère étoilée de Melpomène, était redevenu u n mince et stupide pasquin. La veste rouge parodiait le m a n - teau de p o u r p r e ; le Dieu se faisait paillasse. Il improvisait Ã