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    C'est la foi de notre Église lyonnaise et l'opinion de ses
écrivains.
   Il est des croyances populaires qui ne résistent pas à l'exa-
m e n , traditions vagues et incertaines qui disparaissent au
premier souffle de la critique; celle que nous cherchons à
approfondir se présente à n o u s , appuyée sur les litres les
plus vénérables et les plus importants. C'est, il faut l'avouer,
une chose bien difficile à expliquer que le silence des his-
toriens sur le séjour de saint Thomas à Lyon. Rien de plus
connu que ses luttes avec Henri I I , que sa fuite n o c t u r n e ,
son exil de sept a n n é e s , son arrivée en France auprès du roi
Louis VII et du pape Alexandre I I I , sa retraite à P o n t i g n y ,
à Chartres, à Sens, à Paris, l'époque de son retour en An-
gleterre, et sa glorieuse mort au pied des autels. Sans par-
 ler des historiens anglais ou français , tout cela nous est ra-
 conté dans les plus minces détails par nombre d'écrivains
 ecclésiastiques : Alexandre de Halès, Baronius, les Bollan-
 distes, Fitz-Stephens, Fleury, Longueval, Beaulieu. Godes-
 card, Lingard l'auteur de Vita et processu B. Thomœ, qui
 écrivait au XVe siècle, et surtout par quatre disciples et com-
 pagnons de Thomas qui, chacun en particulier, firent l'his-
 toire de sa vie (1); et, de tous ces auteurs , aucun ne fait al-
 la même année, il fut condamné par l'assemblée des seigneurs et des évéques,
à Norlhampton ; il quitta l'Angleterre, débarqua en France, où il fut reçu
avec affabilité par Louis VII et par Alexandre III qui le fit entrer à Ponligny,
monastère de l'ordre de Citeaux. Chassé de Ponligny par Henri , Thomas
vint demeurer à Sens et à Paris. Henri s'étaul récoacilié avec l'archevêque ,
celui-ci prit la route de Cantorbéry ou il fut reçu comme en triomphe. Sur
une parole imprudente du monarque, quatre gentilshommes formèrent le
complot d'assassiner Thomas, et exécutèrent leur infâme projet, le 29 dé-
 cembre 1170. Il était dans la cinquante-deuxième année de son âge et la
 neuvième de son épiscopat.

   (1) Herbert, Guillaume de Cantorbéry , Alain , abbé de Déoche, et Jean de
 Saltsbury, par ordre du Pape Grégoire II. On fit de leurs quatre ouvrages une
 compilation qui reçut le nom de Quadrilogus ou Historia quadripartite. En