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J'arrive maintenant à deux nouvelles chapelles qui viennent
d'être érigées dans l'intérieur de l'église, celle de Saint-Fran-
çois de Sales et celle de Saint-Louis de Gonzague, l'une r a p -
pelant le style du XVIe siècle vers son déclin, l'autre celui du
m ê m e siècle à sa naissance. Une troisième chapelle est en
construction, c'est celle de sainte-Blandine et de Sainte-Philo-
mène qui sera dans le goût romain. Je comprends et j ' a p -
prouve entièrement le motif qui a dirigé l'architecte de Saint
M z i e r , dans le choix de ces diverses époques d'architecture.
Il considère l'autel d'une chapelle comme le tombeau du saint
auquel cette chapelle est consacrée, il fixe là son point de
départ, et fait dépendre toute l'ordonnance des détails a r -
chitecloniques, toute leur couleur locale de l'histoire. Ainsi,
si le saint florissait sous l'influence des idées byzantines, la
chapelle sera byzantine; s'il vivait dans le XVIe siècle, la
chapelle offrira le galbe de la renaissance qui lui-même a ses
phases bien marquées depuis 1510 à 1600. Tel est l'état ac-
tuel des importantes restaurations qui s'opèrent à l'église de
St-Nizier de Lyon. L'artiste chargé des travaux semblent s'êlrs
prescrit la loi d'être vrai et de demeurer invariablement fi-
dèle à l'orthographe des différentes langues qu'il parle.
A ce propos je dirai que cette basilique est une de celles qui
mérite le plus de fixer l'attention du gouvernement et d'avoir
une large part à sa munificence. Elle est le sanctuaire le plus
complet et le plus noble de l'art somptueux du XVe siècle.
Quand la Ste-Chapelle de Paris d'abord, puis l'église m é t r o -
politaine de' St-Etienne de Bourges, puis enfin l'église parois-
siale de St-Nizier de L y o n , seront restaurées d'une manière
complète, la France pourra enfin montrer avec orgueil à l'Eu-
r o p e , trois types unitaires et homogènes de son architecture
nationale, sortis victorieux, ou mieux régénérés d'une lutte
courageuse contre les révolutions de la terre et les tempêtes
du ciel.
Chorey. 20 octobre 1836.
Joseph BAUD.