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  M. Joseph Bard nous a écrit, ainsi qu'à plusieurs organes de la presse lyonnaise, qui n'en
peuvent mais , pour se plaindre , et en quels termes , de la critique que nous avons faite de
ses dernières productions , et à ce sujet, il nous dit que le culte des lettres se concilie peu
avec les haines et les jalousies personnelles. Mais pourquoi donc aurions-nous contre lui de
la haine et de la jalousie ! Nous voudrions sincèrement que ses ouvrages fussent meilleurs ,
nous les voudrions volontiers des chefs-d'œuvre: douce serait alors notre tâche. Que M. Bard
ne se pose donc pas en victime l L'amour-propre froissé est mauvais conseiller. Si la critique a
passé parfois de l'œuvre à l'homme, est-ce notre faute à nous , si M. le Chevalier met sans cesse
son individualité à côté de sa pensée artistique, et s'il la marie d'une si étrange façon qu'il nous
soit impossible , malgré nos répugnances , de les séparer, et do ne pas les juger l'une et l'autre
dans l'examen que chacun de ses livres demande à notre impartialité. Nous ne faisons pas du
journalisme une affaire de coterie ou de camaraderie littéraire, et de notre journal une tribune
q u i serve de piédestal, un piédestal de sable, à tel ou tel de nos amis et collaborateurs.
Avant eux , nous avons en vue le public et la vérité.

  M. Bard nous envoie maintenant un article, dont l'insertion , nous dit-il, lui prouvera une
réconciliation qu'il désire. Sans animosiré contre l u i , nous n'avons pas à nous récon-
cilier avec lui ; nous donnons place à son article seulement parce qu'il nous semble de na-
ture à intéresser nos lecteurs, et nous accueillons avec plaisir l'engagement que prend M. J o -
seph Bard de donner une suite à cette première étude sur l'un de nos édifices les plus a n -
ciens-                                                          Le G é r a n t , Léon BOITEL.




                  L'ÉGLISE DE SAINT-NIZIER.
                                            • "îiar »




  Je ne m'occuperai aujourd'hui que des modifications nou-
velles que vient de subir l'ornementation intérieure de ce
monument. Dans un second article je compléterai ce frag-
ment et j'entrerai dans de longs détails sur l'histoire de cette
église et les successives restaurations et reconstructions dont
elle a été l'objet.
   On peut dire de l'église dt Saint-Nizier, qu'elle résume
toutes les annales de la Chrétienté. Dans le temps où la reli-
gion du Christ était humble et persécutée, une crypte fut
creusée dans le sol sur lequel repose actuellement le monu-
ment. Tout un siècle de barbarie pesa sur ces pleins-cintres
écrasés et rampants de la primitive église. Dès le Ve siècle,
le culte se montra au soleil et la crypte, de souterraine qu'elle
était, devint ostensible, mais on l'entoura de fossés et de forts