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 pour un moment à la prédication, et se préparât à ensei-
 gner la philosophie; mais l'archevêque de L y o n , Pierre
 d'Epinac, représenta que ce serait enfouir trop long-temps un
 talent précieux , que de tenir un homme , comme le P. Co-
 ton, enseveli trois ans dans la poussière d'un collège. Il
 ajouta que son peuple avait besoin de cet o r a t e u r , et le
demanda pour prêcher cette année-là dans sa cathédrale. Je
 veux bien croire aux merveilleux effets de son éloquence
 parlée et à tous les adverbes que prodigue le biographe du
 P. Coton, mais son éloquence écrite est du plus mauvais
goût. Les Sermons sur les principales et plus difficiles matières
de la foy, réduits par l'auteur luy-mcme en forme de médita-
lion (1), présentent un ridicule salmis de passages des poètes
latins et français, des pères de l'Eglise et de l'Ecriture sainte.
    En 1617, le P. Colon s'éloigna de la cour, et vint se retirer
 au noviciat de Lyon. À peine avait-il goûté, durant un mois,
le calme de la solitude et oublié les ennuis, l'agitation de sa
vie passée, qu'il fut contraint de prêcher PAvent et le Carême
à la cathédrale de Lyon , et de poursuivre sa carrière apos-
tolique. Lorsqu'il eut parcouru les provinces du Midi, le
P. Coton revint à Lyon ( 1619) , et y composa , dans l'espace
de deux mois, la Rechevle de Genève plagiaire, ou Réplique
par voye de dialogues aux prétendues défenses de Eenedicl Tur-
retin, ministre et professeur en l'eschole de Geneue; L y o n ,
Claude Morillon, 1620, in-4°. En 1619, les jésuites d e l à
province de Lyon le choisirent pour leur député à Rome (2).
    Le P. Coton était un habile théologien; ce fut un homme
éminemment pieux. Nous avons à la Bibliothèque de celte
ville un manuscrit illisible, intitulé : Bref Recueil des prin-
cipauté points des prédications du P. Cotton (sic) qu'il feit en
l'église de Sainte-Croix à Lyon, en temps des Aduents en l'année
1593, pelit in-4°, n° 948. — Nous avons encore le manuscrit


  (1) Rouen, Jacques Besongnes, 1629, iii-8 0 .
  (2) D'Orléans, Vie du P. Coton, p. 183. — Rovier, p. 183.