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sième celle d'un dôme. Après ces sommets élevés, la monta-
gne s'étend, et., dans sa forme, elle porte un caractère de tran-
quillité , indice de sa formation lente et successive; elle est
composée de couches diversement inclinées, et présente par-

Licinius une cliùte et un châtiment procîiains, lorsque cet homme artificieux
eût recours à un puissant moyen de justification. Il parut devant Auguste ,
et après avoir supporté avec sang-froid le premier courroux de ce prince,
il le supplia de se rendre dans sa maison de plaisance, située sur l'une des
collines du Mont-d'Or, pour juger par lui-même de la fidélité des rapports
qu'on lui avait faits. L'empereur y étant venu, fut conduit dans le lieu secret
où étaient entassés les trésors de cet homme cupide. Licinius les montrant
alors au prince , dit avec un air de soumission :
    « Seigneur, voilà ce que j'ai amassé pour loi et pour le peuple Romain.
 « Si j'en ai dépouillé ces fiers et belliqueux Gaulois, c'est pour les mettre
 « dans l'heureuse impuissance de rien entreprendre contre ton autorité.
 « Sers-toi de cet or ponr la splendeur de Rome et pour accabler tes ennemis.
    Auguste, ébloui à la vue de tant de richesses, se sentit disposé à la clémence.
Il prit le trésor , et Licinius fut sauvé.
    On n'est jamais un homme a pendre quand on a cent mille éctts au service de
son général, répondit sans se déconcerter, et avec le même succès , un four-
nisseur d'armée que le maréchal de Villier menaçait de la corde. Toutefois
Auguste, non moins habile dans l'art de régner que Licinius dans le métier
d'intendant, distribua ces richesses à ses courtisans , et s'attira ensuite l'af-
fection des Gaulois, en supprimant l'impôt établi par Jules César. Les Ro-
mains enrichis par ces dons , donnèrent à cette montagne le nom de Mont-
d'Or.
   Les historiens ne désignent pas l'endroit du Mont-d'Or, où le procurator
d'Auguste avait la magnifique maison de plaisance qui recelait ces immenses
richesses. Mais lorsqu'on suit la route de Lyon à Yillefranche , et qu'on est
presque parvenu au bas du versant septentrional de la montagne , on remar-
que sur le côté droit un monticule , dénommé Uont-Lusin , dépendant de la
bourgade de Chasselay ; ce nom exerce depuis long-temps la sagacité des éti-
mologistes qui en cherchent encore l'origine. Ne peut-on pas penser qu'il si-
gnifie Mons-hicinhis, et qu'il est un dérivé par corruption , de ce mot latin ?
Le lieu où Licinius se retirait devait se nommer ainsi, comme en font foi
d'ailleurs nos anciens cartulaires. Celui de l'abbaye d'Ainay , par exemple ,
qui porte la date de la treizième année du régne de Rodolphe le Fénéant,