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Fait au Directoire, en séance publique, à Lyon , les jour, mois et au
que dessus. Extrait collationné.
tiONON.
Extrait du registre des délibérations du Directoire du département de
Rhône-et-Loire.
Dans la séance publique du jeudi 7 février 1793 , où étaient les citoyens
Granchamp, président ; Couturier, Belleville, Achard, Bonamour, Ferrand,
Borde, Santallier, administrateurs du Directoire ; Dubost, Servan , Pipon ,
Maillan , administrateurs du conseil; Meynis, procureur-général-syndic, et
Gonon, secrétaire-général.
La Municipalité de Lyon n'ayant point encore répondu , il a été ouvert
plusieurs avis , pendant la discussion desquels , et sur les onze heures, deux
officiers municipaux sont entrés et ont remis la lettre dont la teneur suit :
La Municipalité de Lyon aux Administrateurs du département.
Lyon , le 6 février 179^*
« Citoyens,
« Notre ville recelait depuis long-temps une quantité prodigieuse d'émi-
« grés , de réfraclaires, de malveillants de toutes les classes. Le comité de
« surveillance ne pouvant plus suffire à les contenir ; l'audace des ennemis
« de la république croissant d'un moment à l'autre; des placards inc.en-
« diaires affichés régulièrement toutes les nuits ; les officiers municipaux
« assassinés ou menacés ; tout invitait la Municipalité à prendre des mesures
« de sûreté générales et vigoureuses pour assurer la tranquillité publique et
« déjouer des complots sinistres dont l'existence n'était plus douteuse.
« Les bons citoyens, alarmés justement par une infinité de figures étran-
« gères et de mauvais augure , par les propos libertici.les , par les placards,
« e t c . , invitèrent la Municipalité à convoquer le conseil général de la com-
« mune , à se vendre permanente et à ordonner des visites domiciliaires.
« On s'empressa de faire droit à ces réclamations , dont l'objet était visible-
« ment l'affermissement de la république et le salut de cette cilé. De suite
« les portes de la ville furent fermées, et si les réquisitions données pour
« cet objet eussent été rigoureusement observées, les mesures que nous
« avons prises auraient eu un succès plus heureux. Quoi qu'il en soit, nos
« ennemis ayant pris la fuite, quelques autres autres ayant été arrêtés,
« nous aurions eu la paix , et les affaires auraient repris leur cours ordi-