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                               2§Z
     Le 28 mai 1793, des jeunes gens se rassemblèrent pendant
la n u i t , et firent de nombreuses patrouilles pour s'opposer à
la tyrannie de la municipalité : instruite de ce fait, elle en
fit beaucoup arrêter. Cette mesure causa une rumeur géné-
r a l e , à travers laquelle l'indignation se manifestait. La Muni-
cipalité en craignit les suites. Elle dépêcha un courrier à l'ar-
mée des Alpes , campée à douze lieues de Lyon. Elle peignit
l'extrême agitation qui régnait dans la ville , et demanda aux
trois proconsuls de faire avancer une colonne sur Lyon. Un
bataillon d'Allobroges et un de volontaires , à la tête duquel
étaient les représentants Nioche et Gauthier, dirigèrent aus-
sitôt leur marche sur cette ville. A leur arrivée., la Municipa-
lité se transporta dans les sections qu'un décret précédent
avait autorisées à s'assembler. Elles s'étaient déclarées en per-
manence , et reçurent l'ordre de se dissoudre. Dans la nuit
qui suivit les événements , on arrêta plusieurs présidents et
secrétaires ; et cent pères de familles les suivirent dans la
cave des morts.
     Le 2 9 , ceux des présidents des sections échappés aux chaî-
nes municipales , se réunirent à l'arsenal avec une partie des
administrateurs du département. Ils se formèrent en comité.
La force armée du parti des sections se rassembla sur la place
de Bellecour au nombre d'environ 10 à 12,000 hommes. Ceux
qui avaient embrassé le parti de la Commune , se rendirent
 sur la place des Terreaux.
     Le représentant Gauthier vint sur la place de Bellecour
pour haranguer les citoyens armés et les inviter à se dissoudre.
Pendant le court colloque qui eut lieu à cet égard , ce r e p r é -
sentant qui promettait néanmoins la dissolution de la Munici-
palité, parut tergiverser sur quelques faits. Ce corps armé le
retint en qualité d'otage. La Municipalité usa de représailles r
et mit en arrestation deux de ses commissaires.
  La Municipalité commença les hostilités en faisant tirer le
canon sur le bataillon de la Pêcherie. Aussitôt ces 12,000 hom-
mes s'ébranlent, et s'avancent sur trois colonnes vers la Mai-