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287 le prèlrc Laussel se distingua par son impudeur el son ava- rice. Le 6 février 1793 , la scène change. Au club qui élait com- posé de six cents furieux, Chalier qui en dirigeait tous les mouvements , paraît, un poignard à la main , exige d'abord que chacun prête le serment de garder le secret, et d'exécu- ter ce qui allait être arrêté. Les prétendus complots des ri- ches et des aristocrates furent d'abord mis en avant, et il fal- lait, sans perdre un instant, les déjouer. Le moment des vengeances était arrivé ; il ne fallait pas différer plus long- temps de placer la guillotine sur le pont Saint-Clair (1) ; et pour exécuter ce projet, les conjurés arrêtèrent d'abord de se saisir de l'artillerie , de la braquer sur les principales ave- nues , de former un tribunal semblable à celui du 2 septem- bre de Paris. Neuf cents citoyens des plus riches, désignés dans les listes rédigées par Chalier, devaient être immolés , et tous ceux dont ces assassins convoitaient les riches dé- pouilles, leur succéder. On arrêta également de jeter les ca- davres dans le Rhône. Sur l'observation d'un des assistants, que le bourreau ne pourrait suffire, et peut-être se refuserait à tant de meurtres , le procureur de la commune , Laussel, leva la difficulté en invitant les conjurés à faire l'office de juges et de bourreaux , en leur remarquant que pour guillo- tiner un homme , il n'y avait qu'une ficelle à tirer. Plusieurs des clubistes se présentèrent pour remplir cet affreux minis- tère. Un d'eux proposa de ne pas les guillotiner, mais d'avoir pour mol d'ordre d'exécution : Faites passer le pont à monsieur* Ce peu de mots devait être le signal de son immersion dans le Rhône. Plusieurs témoins ont déposé de ce fait lors du ju- gement de Chalier. Le pillage de Lyon était arrêté par la municipalité. Un de ses membres, que l'erreur environnait alors, a confessé depuis, que le vol était à l'ordre du jour dans toutes les séances secrètes de ces municipaux. (1) Le pond Morand.