Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                282
   Après cinq mois, les victimes manquèrent à Collot-d'Her-
bois. Près de six mille personnes avaient péri. On comptait
sur les fatales listes les citoyens les plus utiles, les plus re-
commandables, et parmi ceux-ci, l'ingénieur Morand qui avait
donné son nom à un pont hardi jeté sur le Rhône. Il avait
long-temps et avec succès défendu son ouvrage contre une
entreprise de Dubois-Crancé, qui avait voulu le faire sauter
à l'aide d'une machine nommée infernale. Un parliculier fut
condamné à mort pour avoir dit qu'il donnerait cinq cent
mille francs pour faire rebâtir l'Hôtel-Dieu, que Dubois-Crancé
avait fait bombarder. L'évèque constitutionnel de Lyon, La-
mourette, fut décapité à Paris. Nous avons eu occasion de
parler de lui dans l'histoire de l'assemblée législative. L'abbé
Rozier, savant modeste et vertueux, qui avoit voué sa vie
au perfectionnement de l'agriculture, fut tué durant le siège
par l'éclat d'une bombe. Un de nos littérateurs les "plus dis-
tingués , M. de Foutanes , put sortir de Lyon après le siège :
il dut son salut, celui de sa femme, de son enfant, à des traits
de présence d'esprit qui ont été malheureusement trop rares
chez des milliers de proscrits, dont la terreur suspendait tou-
 tes les facultés.

mise à dessein, qui ont trompé tous les historiens. Voir les Archives du likônt
du mois de novembre 1830, pages 30 et 3 1 .