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   Quoique M. Fay de Sathonay ne fermât pas les yeux sur les
qualités de MM. Hotelard et Flacheron , la vérité est pourtant
qu'il avait dans M. Gay une confiance toute particulière. M.
Gay, formé à l'école de MM. Percier et Fontaine, avait rem-
porté plusieurs fois, à Paris, le grand prix d'architecture : c'é-
tait en outre un savant distingué, très versé dans l'archéologie
et la littérature ancienne; c'était encore un homme de beau-
coup d'esprit, poète au besoin, d'une conversation vive et pi-
quante : à tous ces titres, il était infiniment agréable à M.
Fay de Sathonay, et l'on prétend que le nouveau maire se
plaisait souvent à né voir que par les yeux de son brillant
protégé.
   Cependant, comme architecte, M. Gay n'était pas exempt
de certains préjugés d'école. On lui a plusieurs fois r e p r o c h é ,
et avec raison, une partialité assez prononcée en faveur des
monuments et des artistes de l'empire, et personne, mieux
que l u i , ne devait savoir que le retour au bon goût, aux vrais
principes de l'architecture, datait du commencement du r è -
gne de Louis XVI, où Gondouin élevait l'école de médecine,
Chalgrin l'église de Saint-Philippe du R o u l e , Rousseau l'hôtel
de Salin, Heurtier le théâtre Italien, etLedoux les barrières
de Paris. M. Gay semblait avoir oublié tout cela: aussi, trop
peu en garde contre son goût dédaigneux, contre son esprit
tranchant, cet artisle , d'ailleurs homme de m é r i t e , s'est-il
souvent trompé.
   Une des premières opérations de M. Fay de Sathonay, en
arrivant à la mairie, fut de s'occuper de l'affaire des façades,
et de se faire présenter le projet de Thibière. Après l'avoir
bien examiné, et cédant peut-être à quelques insinuations ,
 à quelques avis intéressés, M. le maire crut devoir ordonner
 de nouveaux projets pour la réédification des façades, et il
 se hâta de les adresser au ministre de l'intérieur. Averti d e la
 démarche de M. le Maire , Thibière écrivit sur le champ au
  ministre.
    « Je viens d'apprendre, lui disait-il, que M. le Maire de