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aux différents éditeurs des œuvres Dalembert. Nous y join-
drons une lettre que cet encyclopédiste écrivit à Yoltaire
pendant le séjour qu'il fit à Lyon en 1756 ; c'est le seul do-
 cument qui nous reste , du moins à notre connaissance, de
son passage dans notre cité. Il est présumable qu'il y sé-
journa incognilo , sans doute pour ne pas renouveler le sou-
venir d'une lutte dans laquelle aucun des deux antagonistes
ne pouvait se vanter d'avoir été vainqueur.


     I. Lettre de M. Dalembert à la Société royale de Lyon,
                          le 30 janvier   1755.

        Messieurs,

    J'apprends de tous côtés, par différentes l e t t r e s , qu'un
régent de r h é t o r i q u e , dont le nom se trouve écrit parmi les
vôtres 5 a prononcé contre m o i , le 30 novembre dernier, au
 collège des Jésuites de cette v i l l e , une harangue très-inju-
rieuse. Je ne puis c r o i r e , Messieurs, que si le fait était vrai,
une compagnie aussi équitable et aussi éclairée que la vôtre
eût pu garder à cet égard un si long et si profond silence ;
néanmoins la nouvelle m e revient d'un si grand nombre d'en-
droits, que je ne sais plus qu'en penser. La philosophie m'a
appris depuis long-temps à mettre à des inveclives le prix
qu'elles méritent; mais l'honneur des lettres , de l'encyclo-
p é d i e , de ceux qui veulent bien y concourir avec m o i , des
différentes compagnies littéraires dont j'ai l'honneur d'être
membre , et j'ose ajouter, de la vôtre, Messieurs, ne me per-
met pas d'être indifférent sur les outrages publics d'un de vos
confrères. J'ose donc espérer de votre équité et de vos l u -
mières , ou que vous voudrez bien me faire justice sur ce
sujet de la manière que vous jugerez la plus convenable , ou

presses lyonnaises, n'est pas commun. Ces cinq lettres sont celles que
nous reproduisons sous les nos 1 à 5.