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199 aux différents éditeurs des œuvres Dalembert. Nous y join- drons une lettre que cet encyclopédiste écrivit à Yoltaire pendant le séjour qu'il fit à Lyon en 1756 ; c'est le seul do- cument qui nous reste , du moins à notre connaissance, de son passage dans notre cité. Il est présumable qu'il y sé- journa incognilo , sans doute pour ne pas renouveler le sou- venir d'une lutte dans laquelle aucun des deux antagonistes ne pouvait se vanter d'avoir été vainqueur. I. Lettre de M. Dalembert à la Société royale de Lyon, le 30 janvier 1755. Messieurs, J'apprends de tous côtés, par différentes l e t t r e s , qu'un régent de r h é t o r i q u e , dont le nom se trouve écrit parmi les vôtres 5 a prononcé contre m o i , le 30 novembre dernier, au collège des Jésuites de cette v i l l e , une harangue très-inju- rieuse. Je ne puis c r o i r e , Messieurs, que si le fait était vrai, une compagnie aussi équitable et aussi éclairée que la vôtre eût pu garder à cet égard un si long et si profond silence ; néanmoins la nouvelle m e revient d'un si grand nombre d'en- droits, que je ne sais plus qu'en penser. La philosophie m'a appris depuis long-temps à mettre à des inveclives le prix qu'elles méritent; mais l'honneur des lettres , de l'encyclo- p é d i e , de ceux qui veulent bien y concourir avec m o i , des différentes compagnies littéraires dont j'ai l'honneur d'être membre , et j'ose ajouter, de la vôtre, Messieurs, ne me per- met pas d'être indifférent sur les outrages publics d'un de vos confrères. J'ose donc espérer de votre équité et de vos l u - mières , ou que vous voudrez bien me faire justice sur ce sujet de la manière que vous jugerez la plus convenable , ou presses lyonnaises, n'est pas commun. Ces cinq lettres sont celles que nous reproduisons sous les nos 1 à 5.