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1G0 Jusqu'ici, les écrivains , dans les traités sur la folie , n'avaient parlé des hallucinations que comme symptômes ; M. Botlex , dans son Mémoire , en a fait l'histoire la plus complète que nous possédions. Tous les hommes spéciaux , qui s'appli- quent à la philosophie médicale, qui connaissent les diffi- cultés du sujet, apprécieront la valeur d'un tel discours. A. P . , d. m. p . le sommeil a reparu , et la mauvaise odeur s'est dissipée avec l'hypocondrie ; depuis , le malade a joui d'une santé parfaite. > > — M. Esquirol cite l'observation d'une femme qui croyait que son corps avait été emporté par le diable ; la cause de cette hallucination était évidem- ment une absence complète de la sensibilité de la peau; on pouvait, en effet, la pincer, la piquer, la traverser avec des épingles sans déterminer la moindre douleur. — M. Foville rapporte un fait quia, avec le précédent, l'analogie la plus frappante : « Un militaire se croit mort depuis la bataille d'Austerlilz , à la- quelle il a assisté et reçu une blessure grave. Son délire est fondé sur ce qu'il ne reconnaît plus , ne sent plus son corps ; lorsqu'on lui demande des nouvelles de sa santé , il a coutume de répondre : Vous demandez comment va le père Lambert, mais le père Lambert n'y est plus, il a été emporté par un boulet de canon à la bataille d'Austerlilz ; ce que vous voyez là n'est pas lui; c'est une machine qu'ils ont faite à sa ressemblance et qui est bien ma! faite ; faites-en donc une aulre. Jamais en parlant de lui-même , il ne dit moi, mais cela ; cet homme est tombé plusieurs fois dans un élat complet d'immobilité et d'insensibilité qui durait plusieurs jours. Les sinapismes , les vésicatoires appliqués contre ces accidents , n'ont jamais déterminé le moindre signe de douleur; souvent il a refusé de manger , disant que ça n'en avait pas besoin , que d'ailleurs ça n'avait pas de ventre. J'ai souvent exploré la sensibilité de la peau chez cet homme , dit M. Foville , je lui ai pincé les bras, les jam- bes , sans qu'il manifeslût la moindre émotion ; pour être plus certain qu'il ne la dissimulait pas, je l'ai fait piquer vivement par derrière , tandis que je lui parlais, il ne s'en est pas aperçu. » GLOIRE A LYOIS ! tel est le titre d'une, brochure que vient de publier M. Jo- seph Bjrd. Nous en rendrons compte. — MM. Grégoire et Collombet ont doté le monde savant d'une traduction des HYMNES DE SYNÉSIUS, évêque de Ptolémaïs au IVe siècle. Nous revien- drons sur ce poète grec et sur ses traducteurs dans notre prochaine livraison.